Cette année, le ciel boude le printemps.
Jamais nature ne fut tant arrosée et frisquette, par ici.
La flore sauvage a pris du retard. Le jardin a souffert, les pommes de terre se reprennent difficilement après le coup de gel du mois dernier.
Les plants de tomates sont en attente et semblent s’impatienter, ne paraissent plus trop apprécier leur séjour en pots.
La nuit dernière, il a beaucoup plu et le vent a beaucoup soufflé.
Aujourd’hui, Phébus et Eole sont en goguette. L’un est chahuté par les nuages que l’autre ne cesse de faire courir à grande vitesse. L’astre clignote au gré des nimbus voyageurs.
Râ et compagnie reviennent de vacances et daignent sourire un peu.
Le soleil encore affublé de lunettes fumées osait risette fugitive, ce matin.
Un peu fatigué d’avoir vadrouillé sous d’autres latitudes, il reprenait son job en rechignant. Impossible d’aller en chasse aux images, les herbes trop secouées promettent le flou et les coquelicots absents, je patienterai encore quelques jours…
Je me souviens d’une autre année passée, la nature était déjà bien avancée à cette même période.
Cette année-là, J’avais décidé de privilégier le coquelicot.
Une exclusivité, car il cocoricotait ou coquelicotait selon que ses vocalises forçaient sur la glotte ou claquaient sur sa langue au sein des herbes hautes étirées par un printemps bien arrosé.
C’est en référence à la crête du coq que la fleur écarlate porte ce nom. Alors, plutôt que flâneries parmi les vesces craques, les compagnons blancs et la folle avoine, j’ai préféré cocoricoter en cliquant à droite, à gauche, en plongée ou contre plongée, perdu au cœur d’une flore luxuriante qui me dépassait de quelques pouces.
La déambule fut belle et la récolte d’images plutôt souriante.
Plus d’une centaine, toutes pimpantes.
J’étais heureux de déployer ma récolte en arrivant chez moi. C’est toujours une surprise et un émerveillement de découvrir le regard d’un moment.
A quelques pas devant, je savais que la couleuvre verte et noire de notre région se réchauffe parfois dans un endroit découvert. Elle est méfiante et ne me laisse jamais le temps de la regarder. Un peu trop éloigné, j’ai tiré premier cliché pour ne pas la rater. Voyez comme il est difficile de la voir si l’on n’est averti. J’ai tenté quelques pas de plus, je la sentais prête à plonger, elle ne me laissa aucune chance de la voir plus belle.


Que fait cette abeille qui joue au pendu accroché au pétale écarlate ? D’ordinaire, elle fouille les cœurs, en quête de pollen et ne tient pas en place. J’ai compris qu’elle venait de tomber entre les chélicères d’une araignée. Souvent, c’est l’araignée crabe ou l’araignée courge qui se poste non loin des étamines en imitant la couleur ambiante.
Sur ce coquelicot, je ne sais pas…


Images :



En jaune, fleurs de chou sauvage, en violet, la vesce craque, le flocon de neige, fleur de compagnon blanc (Silène).
Trop jolies ces petites fleurs qui poussent toutes seules! On aura peut-être une arrière-saison ensoleillée pour compenser …
Je reviens du jardin, j’ai butté les pommes de terre, cela a triste mine cette année et en retard.
J’ai vu des choses, une branche de vigne qui m’a échappé dans les buissons, plus de 4 mètres, aujourd’hui découverte, elle est chargée de petites grappes alors que la partie soignée n’en a pas du tout.
Je suis content car c’est du muscat noir de corse qui fait des treilles, j’avais repiqué un sarment de la vigne qui surmontait le bassin du jardin de ma grand-mère. A la fois lavoir et bassin d’arrosage.
Je vais pouvoir guider l’allonge et la stabiliser pour longtemps.
Voilà les petits riens qui remontent le moral, je suis vraiment content 🙂
Bonjour Simon,
Gratitude, pour ce moment de grâce et de plénitude.
Prendre le temps de vivre et d’apprécier l’harmonie quotidienne est une sage posture. 🙂
Grâce à vous, j’ai attrapé quelques précieux instants de la quintessence de ce nectar.
Merci donc, au plaisir.
Catherine
Je me suis évadé dans les rêves et la presque solitude.
Je profite tant que je peux du temps qui me reste, en faisant semblant de croire qu’il m’en reste beaucoup et en me comportant comme si j’étais au bout du chemin.
Il me semble 😉 que d’autres appellent ce mode de vie le carpe et diem…
Voilà, tout va bien, il suffit de faire son Coué pour que ça fonctionne… Presque 🙂
Bonne soirée et merci de venir en promenade par ici.
» Carpe diem » cher Simon. 🙂
Bons rêves, à bientôt.
Catherine
Plaisir des mots… plaisir des photos…
Bonne fin de dimanche.
Bonne fin de dimanche Chat…
Oui le Coué Carpe Diem est une bonne méthode généralement 😀 et lorsqu’on est admirateur de la nature, on part avec une longueur d’avance. Bonne fin de dimanche Simonu
🙂
Avec le retour du beau temps, je vais reprendre mon métier de jardinier.
Bonne soirée Gibu 🙂