Avec Gaëtan, nous nous sommes rencontrés sur le site du journal Le Monde. Chacun de notre côté, nous écrivions des chroniques qui nous permettaient d’échanger des idées. Que des belles rencontres : Marlène, Louise, Mélisande, Michel, Jean-Pierre… et beaucoup d’autres, des gens de talent pour la plupart écrivains ou artistes peintres.
C’est le côté agréable de la toile qui nous permet de naviguer un peu partout dans le monde. Sans internet, je serais resté enfermé dans mon Aratasca presque natal. J’ai pu m’exprimer dans quelques gazettes, même les plus inattendues comme Paris-Turf qui publie assez régulièrement mes articles, spécialisés pour la circonstance. Qui l’eut cru ?
Le Monde a supprimé cette ouverture, apparemment trop contraignante et probablement trop couteuse pour sa rédaction. Puis s’est présentée cette opportunité de blog nettement moins visible.
A l’origine, je partais à la conquête des effets pervers engendrés par ce monde, puis un jour, il m’est arrivé d’évoquer mon enfance et mon village. De nombreux villageois m’ont manifesté leur sympathie pour mon plus grand bonheur et l’encouragement à poursuivre dans cette voie. Hélas, le temps n’est pas éternel et le passé pas extensible, j’ai beau retourner ma mémoire dans tous les sens, fouiller mon cerveau de fond en comble, les anecdotes se raréfient. Mais j’ai encore bon espoir. Je navigue à l’humeur du moment et de temps en temps, à la faveur d’une rencontre ou d’un mot, le passé refait surface.
Je connais Gaëtan à travers les mots échangés, seulement. Nos endroits de vie sont presque antipodiques dans la géographie de notre pays. Lui, revient faire une pose sur ma prose puis, souvent, avant de quitter l’endroit, il me fait part de ses remarques qui témoignent de quelques similitudes dans nos parcours de vie. J’ai découvert son autre facette : le regard humain et poétique qui émane de ses clichés révèle un photographe touchant à l’œil averti. Je le lui répète ici, pour le lui avoir déjà dit, il devrait exposer plus souvent l’atmosphère douce et apaisante de ses photos qui parlent d’elles-mêmes et se passent de légendes.
Dernièrement, il lisait mon texte intitulé « La leçon de chose ». Vous vous souvenez, sans doute, de la pomme de pin d’Hasna qui allait donner le coup d’envoi à nos cours de sciences naturelles… et bien Gaëtan l’a retrouvée. C’était exactement ainsi qu’elle se présentait. Elle était tout juste un peu plus ouverte, un peu plus vieille. Il a extrait ce cliché de ses archives.
Curieux clin d’œil dans un blog qui s’intitule « les choses de la vie ». Qui aurait imaginé que la pomme de pin d’Hasna avait un avenir dans mes textes ?
Tout est possible lorsque des hommes ont le cœur sensible et le regard tourné vers l’autre.
Par ce geste, Gaëtan, me permettez-vous d’intituler votre photo : « L’origine de mes cours de sciences naturelles » ? Une curiosité, un questionnement pour d’autres découvertes des choses de la vie.
Touché le Gaëtan.
Intitulez là librement. Cette pomme n’est pas à moi. Elle est à ceux et celles qui la regardent , la portent, l’offrent et à ceux qui la prennent pour la transmettre à leur tour. Sinon, à quoi bon ?
Bonjour Gaëtan,
C’était bien mon message, vous l’avez retrouvée et vous l’avez transmise, « la pomme d’Hasna ». Ce qui a permis de donner une suite à une histoire qui semblait close.
A bientôt et merci.
Coucou, dit le Hareng