Par monts et par vaux, ici et maintenant mais naguère souvent aussi.
J’avais construit un pilier, un temps resté inutile, qui faisait jaser les visiteurs. Je l’ai affublé d’une casquette en tuile, lui ai collé une corne taillée dans une branche de chêne et l’ai baptisé « Bison écorné » (Il manquait la deuxième). Ce totem m’a permis d’enterrer la hache de guerre et fumer le calumet de la paix avec ceux qui me charriaient. Il avait retrouvé une utilité puisqu’il surveillait la vallée d’Archigna, toujours en alerte pour nous avertir en cas d’attaque ennemie.
Le parpaing d’or pour Louis, la brouette de platine pour Ferdinand, le barbecue à air pulsé de Sylvain que j’avais hautement diplômé pour sa trouvaille, la merguez de vermeille pour Danielle et ses couscous réputés… que des occasions pour sortir mon écharpe d’édile local et mon poème de circonstance. Souvent c’était la surprise. Personne ne s’attendait à ces célébrations occultes. Beaucoup d’éclats de rires sont montés des surprises, des larmes ont échappé parfois, tellement le sérieux de la facétie ressemblait au réel. Nous étions des enfants qui jouions aux adultes avec dérision comme les stoïciens de l’Antiquité festoyaient avec un cadavre sur la table pour rappeler à chacun ce que la vie nous réserve.
J’ai l’impression de vous voir assis autour d’un repas qui s’éternise, sous le ciel noir étoilé comme il n’en existe qu’en corse, à raconter des histoires hilarantes, avec au loin le chant du « tchochu »…souvenirs d’une nuit d’été…dommage que tes administrés ait déserté le lieu , à deux c’est moins marrant..mais peut etre certains viennent t-ils te saluer de temps en temps pour faire revivre ces moments la ! En tout cas l’humour et la nostalgie nous font partager avec toi ces instants magiques!!
Humour énorme et joie de vivre !