L’écriture et l’imagination c’est épatant. Elles vous autorisent des allers et retours de vie à trépas à votre guise, entre autres extravagances. Evidemment il y a plus réjouissant mais que voulez-vous, à chacun son fil et celui-ci me sied à merveille.
J’en profite largement en me roulant dans des fictions que seule la vie rend possible.
Ce matin, je revisitais quelques clichés anciens et je suis tombé en hypnose devant celui qui illustre le titre. J’ai plongé en rêve presque instantanément.
Le ciel m’a toujours fasciné, il me semble rempli de mystères.
J’imagine l’inimaginable, tant il doit fourmiller de galaxies, de mondes étranges et mystérieux. La vie existe-t-elle dans ces ailleurs ? Est-elle possible, probable ? On n’en sait rien, alors je m’en fiche, j’invente ce que je veux en expédiant mes vaisseaux spatiaux pour explorer à ma guise. Mes idées, mes envies, mon imaginaire, gravitent autour de ces astres gigantesques qui nous semblent lumignons vus d’ici et totalement hors d’atteinte par les moyens actuels. C’est facile de rêver éveillé, confortable et plaisant. Point de carburant, point de temps prolongé ni perdu, la découverte est instantanée.
Formidable ! Un voyage gratuit, un itinéraire libre, une exploration impossible devenue possible.

En ce matin tranquille, je n’avais pas encore largué la moindre idée pour explorer l’espace que déjà, l’image se transformait sous mes yeux comme si elle cherchait à m’impressionner davantage. Ce ciel orangé, chargé de charbons incandescents, me planta illico devant la cheminée de mon enfance.
Le monde de l’âtre reprit vie progressivement. J’étais bien à l’abri dans notre chaumière familiale, sur mon petit banc, flanqué de grand-père et grand-mère qui semblaient figés, fascinés par la braise et les tisons, sans doute absorbés dans leur passé.
Dans quel espace s’étaient-ils perdus ? Chacun visite ses petits coins secrets, des légers sourires adressés à l’âtre laissaient à penser que la rencontre était agréable…
C’était le silence dans la chaumière, parfois interrompu par une gerbe d’étincelles ou par un jet de fumée sous pression. Une mousse frémissante, légèrement « chuchotante », bien plus bavarde que la bave d’un escargot, s’évadait d’une entaille dans le bois encore vert. Des petits riens qui naguère m’expédiaient illico dans l’Univers.
Avec cette image, j’étais invité pour la centième fois à veiller au coin du feu pour revisiter mon enfance.
Sans parcourir des mondes interdits, je retrouve la beauté dans la simplicité des choses ordinaires.
Le voyage rétrospectif est agréable, toujours enchanteur…

Puis l’image prit une allure plus mystérieuse encore.
Je basculai dans l’après vie en imaginant que c’est le seul moyen de se perdre aussi loin du réel. Je voyageais dans l’au-delà, détenteur d’un permis de visiter l’ailleurs avec la promesse de ne rien révéler. J’avais gagné le droit de vagabonder dans l’Univers, à ma guise, choisissant l’ordre de mes visites. J’avais l’éternité pour cela. Au début, un peu fébrile, fraîchement sorti du monde des hommes, je m’agitais dans tous les coins comme un enfant gâté qui n’a pas encore compris qu’hors la vie, le temps n’a plus existence.
Je me suis calmé, je ne sais plus à quel niveau j’en suis. Dans l’au-delà, on nous débranche. Je viens de comprendre qu’il m’est interdit de décrire les cieux et vous communiquer le moindre détail de ce que je vois. L’expérience est unique et non partageable, à chacun son voyage, à chacun son rêve.

Accrochez-vous à cette dernière vue et partez dans l’inconnu. Libérez vos sens, vos envies et votre folie. Vous accomplirez votre belle odyssée au pays de cocagne où l’on fabrique soi-même son décor, l’extravagance et la pensée secrète, en totale liberté.
Comme Ulysse faites un beau voyage
Ou comme cestuy-là qui conquit l’horizon,
Revenez, pleins d’images et déraison,
Vivre entre vos amis, le reste de votre âge…
L’univers est un lieu rempli de rêves
Qui jamais ne s’achèvent
Nourrissant toutes les envies
De qui n’a pas encore quitté la vie.

On se croirait en visite chez Eugène Boudin, sauf que vos ciels sont plus flamboyants 🙂
Merci pour se voyage somptueux dans le temps au pays de vos rêves et des nôtres, Simonu !
Pff la correction de dernière seconde n’a pas été validée : pour Ce voyage 😉
Al, ne revenez plus sur les « fautes », je sais qu’elles ne viennent pas de vous. 🙂
Eugène B. je ne connaissais pas, j’ai vu.
« Qu’il me conduise à travers ciel… » Qui ça ? Ben, le rêve.
Je pars en voyage photos dans une heure… J’ignore où j’irai et la récolte n’est pas certaine…
Quand (re)verrai-je, … votre petit village…
De si beaux ciels ! (ça frôle l’insolence…😃)
🙂