C’est à la lecture de ce genre de texte que l’on détecte les courageux.
Un titre si monstrueux destiné à susciter la curiosité, engendre immanquablement la fuite du plus grand nombre. Il faut toujours soigner son titre qui est une figure d’appel, une sorte de pub concentrée en quelques mots pour inviter le lecteur à visiter vos pensées, idées ou bêtises du jour. La porte est ouverte, si vous avez du courage faites quelques pas de plus, vous en ressortirez indemne.
La sortie de secours est toujours indiquée, il suffit de suivre la flèche lumineuse et s’enfuir…
C’est en tombant sur ce genre de mot que l’on comprend que lire est avant tout prise de sens. Une sorte de concomitance entre forme et fond. On se surprend à faire du déchiffrage comme un enfant de CP qui n’a pas encore basculé dans la lecture courante.
Ce mot terrifiant signifie « avoir peur du vendredi treize ». Un jour comme les autres pourtant. Les paraske…redoutent que le ciel leur tombe sur la tête ce jour-là. S’ils ont peur à ce point, ils peuvent passer la journée au lit avec une tisane, bien au chaud mais pas par temps de canicule. Ils n’opteraient pourtant pas pour la piscine, de crainte de s’endormir puis de couler à pic. On rigole mais ce n’est pas simple de trouver le moyen adéquat pour franchir ce jour maudit, sans encombre.
D’autres ont totale confiance en ce jour béni, ils grattent et grattent, pas un ticket ne leur échappe… ils attendront de pied ferme le prochain vendredi treize pour soulager la gratte qui les démange fortement ce jour-là.
Imaginez que la même personne soit, en outre, cubiculacetophobe. Elle a toutes les chances de mourir un vendredi treize dans le confort de sa chambre si par le plus grand des hasards, un lézard venait à courir au plafond, rater une marche et tomber sur le lit. C’est l’apoplexie assurée. Peur qu’un lézard tombe dans votre lit… les geckos adorent les plafonds la nuit et sont de plus en plus nombreux chez nous. Le risque d’une épidémie va grandissant…
Vous avez bien compris, c’est la peur qu’un lézard tombe dans votre lit et non le voir se réchauffer au soleil. Mais où vont-ils chercher tous ces noms afin qu’il restent hermétiques à toute compréhension de prime abord ?
Et que dire des médorthophobes ? Détrompez-vous, ils ne craignent pas médor ni les gentils toutous. Non, ils ont peur de voir un pénis en érection. Pauvres femmes, pauvres hommes qui pourraient bien être contaminés par une autre infirmité collatérale ou corollaire : la crainte d’avoir à éplucher une carotte, un concombre, trancher une courgette pour faire un gratin ou éviter d’entrer dans une charcuterie à cause des saucissons… s’ils ont l’imagination trop fertile, bien entendu !. Quel dommage !
En matière d’érection, je crois que le record est détenu par hexakosioihexekontahexaphobie, ouf ! Voyez comme il s’allonge !
Le verset 13 :18 de l’apocalypse dans la bible serait à l’origine de cette phobie du nombre 666 qui évoquerait la bête, Satan ou l’antéchrist. Parfois, ne pas savoir lire peut vous épargner bien des soucis…
Un bon médecin pourrait suggérer à ces derniers malades du nombre : dites deux fois 333 !
Il ferait d’une pierre deux coups, une auscultation efficace car le stéthoscope capte mieux les « tr » de trente-trois et l’évitement du nombre 666 pour échapper à cette monstruosité.
Reconnaissez que, bien souvent, les mots font plus peur que les maux qu’ils désignent. Et la liste est longue. Des phobies, il en existe pour chaque création de ce monde. Même la liberté a hérité de sa phobie, l’éleuthérophobie.
J’aime la vie, et ma toute petite phobie, car il faut bien en avoir une si l’on est de ce monde, c’est d’avoir un tout petit peu peur de mourir. Vous concèderez facilement que c’est raisonnable de ne pas avoir envie de quitter cette terre qui m’enchante…
Chaque jour qui passe m’apporte son lot de sourires, il ne manquerait plus que je m’invente la phobie d’un lendemain stérile ou qui déchante… on la nommerait comment celle-là ?
Une sorte de phobie du rien, du nirvana (extinction de tous les désirs de ce monde), du néant ?
Eviter le désir, les passions, les souffrances, les joies, tous ces sentiments de vie ?
A quoi servirait le vivre ?
Je préfère ne pas y penser et ignorer ce mot qui désignerait ma peur de célébrer la vie.
Image en titre : Atterrissage d’un hanneton sur une bouteille en plein repas sous la tonnelle. Il a fait le vide autour de la table. (Entomophobie)
Des mots qui ne servent pas beaucoup et que l’on ne retient pas. Qui donc s’amuse à les inventer, des académiciens ?
Bon mercredi Simonu !
Tout à fait de votre avis Dominique, j’ai trouvé que c’était l’occasion de s’en amuser et comme je suis à l’affût de la moindre inspiration, j’ai sauté sur l’occasion.
Bon mercredi Dominique ! 🙂
Amusant, celui du titre je connaissais……. les trois autres non. Comme dit Domi pas facile à caser dans la conversation 😀 par contre je rajoute à ma liste des mots rares que j’ai ouverte sur open office, c’est ludique d’épater les popines de temps en temps…… Bonne journée Simonu
Une belle occasion de m’amuser 😉
Bonne journée Gibu !
J’ai plus peur du mot que du vendredi 13 qui porte bonheur dit on … Et pas du tout du hanneton 🙂
La coulrophobie est une bien triste maladie qui se soigne par le rire 😉