Le temps était au beau, le soleil brillait vivement, une brise légère m’aidait à m’élever vers le ciel.
La poussée était douce, le silence régnait, la sérénité habitait mon âme. Je n’avais plus de sentiments. Plus de peine, plus de joie, je flottais dans une neutralité absolue comme si, soudain, toutes mes sensations s’étaient envolées. Le vide s’était installé en moi mais le regard, sans plus savoir juger, ni en bien, ni en mal, avait gardé la vision des formes et des couleurs sans pouvoir apprécier leurs significations.
Une impression bizarre de déjà vu fuitait aussitôt dans l’oubli. C’était la seule marque de conscience, très fugitive, qui subsistait et semblait s’évanouir inexorablement pour s’éteindre définitivement.
Cette impression dura le temps de parvenir jusqu’aux nuages. Progressivement, je me vidais des souvenirs, la mémoire vacillait et tout lien avec l’avant cessa dès que je passai le rideau des cirrus étirés en lambeaux comme si on les avait déchirés.
La notion de temps persista encore entre le passage de l’azur céruléen et le bleu profond qui ressemblait à la nuit. Il n’y avait plus que le temps lent, le temps rapide et rien d’autre. J’avais l’impression jusqu’à ce stade, que tout s’étiolait pendant l’ascension comme une montgolfière que l’on déleste de sa pesanteur à mesure qu’elle prend de la hauteur.
Soudain, le temps lent se fit temps rapide. Une sorte d’aspiration brutale gobait les âmes qui se mêlaient sans faire de bruit, se fondaient les unes dans autres, puis dans un mélange berlingot, s’étiraient en sucre d’orge encore pâteux. L’aspiration s’accéléra, le berlingot devint boudin de guimauve plus léger, puis fumée évanescente emprisonnée dans une gigantesque centrifugeuse. On aurait dit que tout ce monde emprisonné dans un tube à essais à grosse bulle, était vigoureusement agité par un chimiste céleste.
Tout n’était que silence dans cette force brutale à défaire puis brasser les âmes lorsque qu’un bang d’une force incroyable expulsa cette nouvelle synthèse pour la redistribuer dans le hasard d’une gerbe pyrotechnique du plus bel effet.
Un feu d’artifice scintilla dans l’univers, des gerbes brillantes et colorées visibles des planètes environnantes émerveillaient les êtres des mondes perdus…
La cascade pétillante se dispersait dans une chute lente redevenue silencieuse pour ensemencer les galaxies.
Les graines d’une vie nouvelle qui ne savait plus qu’elle venait d’ailleurs, attendaient les conditions favorables pour raconter, ailleurs, une autre histoire.
Il était près de trois heures du matin, je me suis réveillé en sursaut.
La veilleuse qui veille pour rassurer les humains semblait sourire en clignotant, j’étais encore sur terre.
Entre rêve et réalité, je venais de faire connaissance avec l’inconnu 😉

Le petit plus qui n’a rien à voir sauf si vous y voyez un rapport.

A la fois merveilleux et inquiétants vos rêves, la première photo est vraiment le passage à la centrifugeuse, contente de vous voir redescendu indemne 😉 et la seconde est très jolie je trouve.
Le zhibou qui n’a rien à voir a quand même à voir: peut-être que l’au-delà est sous nos yeux mais que nous ne savons pas le voir…
Le rêve éveillé, durant le récit, ouvre les vannes de l’imaginaire. 🙂
Les rêves galactiques donnent des images de toute beauté !
La tranche 3h du matin est sans pitié, elle brise les visions les plus poétiques de notre subconscient.
Bel après-midi Simonu. Ici un vent à décorner les…….. bœufs 😉
Ici, c’est frisquet sans le vent et les bœufs peuvent garder leur trophée bien haut… 😉
Bonne suite Gibu !