Lorsqu’il s’est agi d’instaurer la parité en politique, je me souviens que mon premier réflexe a été de penser : attendons que les femmes soient en nombre suffisant pour nous rendre compte qu’elles ne sont que des hommes comme les autres. Autrement dit, elles ne seront pas plus futées et pas à l’abri des bourdes coutumières du genre masculin. C’est le nombre qui fait l’affaire, non le genre.
En 2014, Paris sera conquis, selon toute vraisemblance, par une femme. Anne Hidalgo a les faveurs du pronostic et presque l’avantage d’une sortante. Apparemment les hommes se sont résignés. Même François Fillon pressenti pour le poste, préfère ne pas laisser de plumes en vue de l’échéance de 2017, plus alléchante. En revanche le bataillon féminin sonne déjà la charge ; Nathalie Kosciusko-Morizet y pense tous les matins en se coiffant le chignon et si l’on se fie à sa chevelure imposante, elle doit y penser souvent. Rachida Dati qui n’est plus à une ruade près a déjà déclaré sa candidature. Lorsqu’on lui dit que Sarkozy soutiendrait plutôt NKM, elle déclare « Je ne cherche aucun adoubement », ce qui signifie en langage clair, ‘s’il m’avait soutenue, je l’aurais crié par-dessus les toits pour le faire savoir haut et fort’. Je vous le disais, les femmes ont les mêmes défauts que les hommes. Faut-il s’en étonner ? C’était clairement prévisible. Je tiens le pari que Cécile Duflot fera mine de poser sa candidature, puis Chantal Jouanno, juste pour faire peur ou pour viser quelques galons lors de leur retrait négocié.
Madame Taubira a déjà lancé quelques banderilles à l’adresse de Nathalie Kosciusko-Morizet qui pourrait chatouiller la favorite aux municipales parisiennes. Dans une lettre personnelle mais ouverte à la France entière, elle lui reproche de ne pas prendre position pour ou contre le mariage pour tous. La pauvre NKM s’est déclarée abstentionniste, position de doute qui ne plait guère à la ministre de la justice. Avec sa loi sur le mariage pour tous, elle a repris du poil de la bête et à défaut de se sentir pousser des ailes, elle asticote… quelques petits coups pour que la rivale à la mairie de Paris se découvre un peu et s’affaiblisse aux yeux des parisiens. Paris vaut bien quelques coups de polochon.
La garde des sceaux m’a fichu le bourdon. Moi, l’agnostique qui doute de l’existence de Dieu, incapable de prendre parti en faveur de son existence ou non. Dorénavant, il faudra être croyant ou athée, il n’y a que les faibles qui doutent. Et que penser du doute orthographique et du doute scientifique ? Il faudrait beaucoup de Taubira dans les instituts de recherche pour foncer sabre au clair faisant fi de la moindre incertitude. « Connaître » la voie à suivre, avec obstination en tête, est un avantage incontestable en politique.
La pauvre Ségolène doit souffrir le martyr de se savoir si pleine de bonnes marches à suivre pour sortir le pays de la crise et se trouver au rebut comme une incapable. Un jour, elle tiendra sa revanche…peut-être. Et puis, il y a toutes ces femmes plus silencieuses comme les porteurs d’eau masculins et qui rêvent d’être servies à leur tour, un jour. Rien de nouveau dans le paysage politique, la parité n’y changera rien sinon féminiser les postures du genre opposé.
La politique est une fabrique d’arapèdes, ces coquillages au chapeau chinois que l’on a beaucoup de mal à décrocher de leur rocher. Que vous soyez homme ou femme, elle vous expose à l’addiction au pouvoir… Duflot, Jouanno, Dati et Cie deviendront des éléphantes si leur dieu leur prête longue vie.
Ceci dit, je ne vois aucun inconvénient à cette féminisation, sauf à penser que les femmes sont assez grandes pour pousser toutes seules sans le secours d’une loi. Si femme veut, femme peut… même si le lobbying masculin paraissait très marqué en politique. Elles auraient pu se passer de la courte échelle, elles en donnent la preuve.