Si le chanteur Carlos était à la fenêtre ce dimanche 27 janvier, il a dû enflammer le paradis en survoltant tout son monde dans un « big bisou » d’anthologie. Je l’entends, se bidonner en appliquant des bécots sur tous les recoins des âmes à portée de lèvres…
Hier, deux députés socialistes, Yann Galut et Nicolas Bays se sont embrassés sur la bouche devant une foule d’appareils photographiques pour immortaliser l’évènement. Une image banale s’agissant, même, de deux hétéros mariés et pères de famille. Passer aux travaux pratiques pour aider à faire voter une loi devient monnaie courante. De surcroît, il suffira de dire, comme Jean Michel Ribes, que tous ceux qui pensent différemment sont encore englués dans le Moyen Âge… pour faire l’économie de tout débat à l’avenir.
On imagine nos deux lurons d’un jour poursuivant leur logique pour une prochaine photo lors du soutien à la PMA, procréation médicale assistée… Ils seraient capables, au bras de leur compagne, d’offrir de manière ostentatoire, dans un élan d’humanité, leur flacon de semence en cadeau de mariage à deux femmes convolant en justes noces… ce serait tellement touchant.
S’ils avaient été députés lors de l’abolition de la peine de mort, on les aurait, probablement vus faisant mine de se pendre ou de jouer à la roulette russe. Mais c’eut été hautement plus risqué, un accident est vite arrivé.
Ces deux-là n’ont pas l’apanage de la politique comédie mais pourraient bien en devenir le symbole. Qu’ils soient de droite comme de gauche, bien des élus servent cette mascarade… La prochaine fois que vous passerez par l’isoloir tournez votre bulletin dans tous les sens avant de l’emprisonner dans l’urne, à moins que vous ne soyez amusé ou convaincu à votre tour.
Etait-ce le moment d’organiser « ce pour et ce contre le mariage pour tous » alors que des préoccupations plus urgentes sont devant notre porte ? A quoi sert le Parlement si la loi se fait ou se défait dans la rue ?
Allez, c’est promis, à la prochaine Gay Pride, nos deux joyeux drilles enlèveront le bas pour nous montrer la face cachée de la lune.
« Etait-ce le moment d’organiser « ce pour et ce contre le mariage pour tous » alors que des préoccupations plus urgentes sont devant notre porte ? A quoi sert le Parlement si la loi se fait ou se défait dans la rue ? »
Est-ce que je peux co-signer cette phrase ?
Peut-être était-ce pour nos gouvernants d’hier et d’aujourd’hui façon de masquer leur incapacité à nous indiquer un chemin fiable et mobilisateur pour traiter de ce qui est plus urgent et plus général ?
A vous relire