Hier encore j’avais dix ans.
Dans la chaleur de l’été, je titillais les grillons dans le cimetière avec une paille pour qu’ils sortent de leur galerie.
Hier encore, je jouais dans la boue jusqu’aux genoux pour me confectionner des bottes…
Je ne savais pas que le temps allait si vite.
Aujourd’hui, je regarde la colline qui fait face à l’église, la petite nécropole du village.
Je sais que bientôt, puisque le temps ne laisse pas beaucoup de temps, je gravirai la pente au rythme du Boléro ou de « Je viens du sud » et par tous les chemins j’y reviens.
Je vis mes funérailles de mon vivant.
Les amis, les familiers qui m’accompagnent tête basse ont encore une pensée pour moi.
Lorsque le rideau sera définitivement tiré, je fermerai les yeux, j’ignore vers quel ailleurs j’irai.
Peut-être serais-je dans le néant, cet endroit où même le silence n’existe plus.
Cet endroit qui n’est même plus lieu, ni vide, ni rien.
Cet endroit qu’on ne peut imaginer car il n’a pas d’image.
Il est parole de vivant point un autre monde.
Plus aucun repère, tous les sens ont disparu, sans odeur et sans saveur, sans bruit et sans caresse.
Le néant est une vision de vivant, il le décrit alors qu’il est inconcevable.
Un paradoxe de vivant, indescriptible pourtant.
Pense à moi et je vivrai dans tes yeux.
Comme une étoile éteinte que l’on croit encore en vie, dans ton âme, je brillerai encore un peu.
Pense à moi quelques fois, un jour il restera la trace puis le temps l’efface.
Vois-tu ce temps qui passe ?
Il n’y a aucune tristesse dans ce que vous venez de lire, je dis le temps et ses incertitudes.
J’imagine l’après, ce n’est plus raisonnable, l’après est comme un souhait de bonne année.
On espère, on fait bons vœux dont seuls les défunts connaissent l’issue et parce qu’ils ne sont plus là, ne disent jamais rien.
Pour la petite histoire, la vue de l’espace n’est qu’une feuille de poirier, photographiée sur l’arbre un jour d’automne.
C’est vrai que la vie passe vite, le seul regret peut-être est de ne pas en avoir eu conscience quand on était jeunes, peut-être de ne pas l’avoir assez savourée à chaque seconde…
La photo est impressionnante, vous allez faire peur à nos zhiboux 😉
L’après est une projection de notre esprit, l’humain a besoin de repères………. le vide n’est pas si vide puisqu’on le remplit de nos pensées……. certains croient en la métempsychose et intègrent aussi l’idée d’Avant…
Il ne faudrait pas prendre la tête des ziboux, ils sont dans le ici et maintenant 🙂
C’était une réflexion sur le néant qui n’est pas le vide.
Parler du néant est une absurdité car le conceptualiser est lui donner des contours qu’il n’a pas.
Pour moi, cabrioler n’est point prise de tête, jamais, et les hiboux, ils sont ce que je suis 😉
C’est une réflexion comme une autre sur « l’après » et aucune n’est certitude fors celle de rassurer ou non.
Je m’amuse à dire et à blaguer, Gibulène, à part cela, je ne sais rien 😉
personne ne sait 😉
Bonjour Simonu, finalement y’a-t-il vraiment un après ?
L’adage ne dit-il pas « Ne meurent que ceux que lon oublie »…
Il est des personnes qui, finalement, ne disparaissent jamais totalement…
Bonne journée
Il y a de nous dans la descendance, on ne meurt donc jamais tout à fait.
J’ai donc de quoi vivre un bon moment 🙂
Je te le souhaite évidemment et si ta descendance est un long fleuve, tu n’es pas près de te reposer en paix ! 😀
Bien Dominique, je suis tranquille 😉
Service ! 😉