On ne peut plus allumer le téléviseur, ouvrir une gazette sans tomber nez à nez avec Gérard Depardieu, et cela n’est pas près de s’arrêter.
Qu’il ait des envies de Russie ou d’ailleurs, qu’il soit en désamour avec la France, cela ne me dérange pas, c’est son affaire. Ce qui dérange, c’est de lever les yeux, tendre une oreille pour se cogner, sans relâche, à sa masse impressionnante.
Qui fait le buzz ? L’œuf Depardieu ou la poule médias ?
La nuit dernière, je rêvais qu’une flopée de journalistes, japonais en tête, débarquait dans mon petit coin tranquille. Je ne suis pas une vedette pourtant, que me voulaient-ils ?
Ils avaient décidé de me porter de l’ombre à la lumière, faisant de moi le plus verni de la planète. Ils ne trouvaient pas normal que mon jardin soit inondé de soleil du matin au soir, pas normal que j’aie une vue splendide sur Archigna et les lumières enchanteresses de Tirolu illuminé la nuit, pas normal que Cagna et a Tasciana m’en mettent plein la vue, pas normal que les sangliers viennent creuser des sillons parfaits après minuit, pas normal que mon chemin soit encore naturel, en terre battue par les vents et la pluie, épargné par l’asphalte…
Cette nuit-là, j’ai vécu un cauchemar. Ils menaçaient de tout dénoncer sur le petit écran et dans les journaux… Ils voulaient m’envoyer en Russie. Je me suis réveillé en sursaut, dégoulinant de sueur mais vite rassuré : je n’ai ni le poids médiatique d’un Gérard, ni sa surcharge pondérale, Dieu merci. Et ma notoriété microscopique ne risque pas de déranger les neurones citoyens…
Quel bonheur d’être le savetier de la fable, vous ne pouvez pas imaginer, ce qu’il fait bon vivre par ici.
Bassu e ciòciu, chi tranquillità ! Scialettivi !*
*Bouche cousue, quelle paix (tranquillité) ! Amusez-vous bien !