Voyage en terre inconnue.

Nous étions partis de bon matin, presque à l’aventure.
Au fil des kilomètres, nous poursuivions au hasard en espérant déboucher sur un petit restaurant sympa aux environs de midi. Il devait bien y avoir un petit village au sortir d’un virage ou âmes qui vivent au-delà de l’endroit désertique.

J’avais l’impression que nous étions égarés dans un coin de la cordillère des Andes.
Le soleil matinal lançait ses rayons blancs, diffusant une lumière crue dans un ciel au bleu profond.
Je ne captais qu’images sèches, parfois au contraste trop prononcé, rendant l’endroit plus aride qu’il n’était.

Un contraste saisissant entre une colline peuplée de nombreuses chèvres et une autre complètement déserte dont le chemin semblait chercher le ciel.

Voici en images, le parcours d’une errance matinale.

D’abord, d’abord à flanc de ru, un châtaignier semblait attaqué par des tiques.
Une apparition soudaine qui motiva le premier arrêt.
Des amadouviers, très nombreux dans l’endroit, avaient envahi le tronc sur l’ensemble du pourtour.
Une bande de « cangaceiros », réveillés brusquement, se mit en alerte.
La sentinelle, déjà sur le qui-vive, jaugeait le danger venu troubler leur quiétude.
Une chèvre blanche, sans doute sortie de chez la coiffeuse, toujours en bigoudis sur le front, prenait le soleil.
La sentinelle en chef, postée sur les rochers, se détachait dans l’azur profond.
La moitié du monde caprin était étonné comme les lapins d’Alphonse !
Référence à « Installation » d’Alphonse Daudet qui commence par « Ce sont les lapins qui ont été étonnés… ! ».
En contre bas, presque au fond d’une vallée, un hameau désert.
Comme si les « cangaceiros » l’avaient vidé de ses habitants.
Un endroit endormi qui ne portait aucune trace d’attaque brutale…
En face, un chemin s’élevait vers les cieux, complètement désert, l’envie me prit d’écrire sur la pancarte vierge fixée à l’arbre : « Paradis, faites demi-tour, c’est complet ».
Et puis, dans une longue ligne droite qui prolongeait notre aventure, perché sur une crête, un autre paradis.

Nous filâmes tout droit…


8 Comments

    1. C’est un lieu étrange qui a donné libre cours à mon imagination.
      Du moins surprenant, j’ignorais rencontrer une telle délocalisation car je vis dans un endroit recouvert abondamment de maquis.
      Ce n’est pourtant pas le bout du monde, c’est à un peu plus de cent kilomètres de chez moi.
      Le village désert laisse pantois, j’imagine la vie d’autrefois.
      Un regret tout de même, la taille trop petite de mes images.
      Bonne soirée Jaskiers

  1. Un village fantôme, une fascinante région aride (le feu?) de quoi faire galoper l’imagination fertile du vagabond Simonu 😉

  2. Je divague à moins que ça 🙂 Mais j’aime !
    En effet, une partie était brûlée et l’autre broutée.
    Et le vagabond heureux 🙂

    1. Il y en a un beau, dans le texte « Suédine ».
      Si les blogs forment la jeunesse aussi, c’est parfait Gigulène.
      Avec des fibres sèches d’amadouvier, tressées, on fabriquait des mèches pour briquet.
      Ancêtre du briquet. La matière c’est l’amadou.
      Ces fibres sont très inflammables.
      La soirée tire à sa fin, bonne nuit les petits 🙂
      https://simonu.home.blog/2020/11/07/suedine/

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