Les lipules.

Ne cherchez pas à connaître la signification de ce mot, il n’existe pas mais il a sa raison d’être.
Il s’agit d’une anagramme, fausse anagramme puisqu’elle n’a pas de sens officiel, seulement destinée à imiter un autre mot que vous n’aurez aucune difficulté à détecter en lisant la suite.
Je vous souhaite bien du plaisir. Bon courage !

C’était au temps de mon ancien blog hébergé par lemonde.fr.
Un robot invisible était planqué non loin du site et espionnait tout ce qui s’y disait et dès qu’un mot suspect était détecté c’était l’attaque en règle.
Une avalanche de scuds s’abattait en visant la zone « commentaires ».
Des explosions intempestives. Des impacts importants jusqu’à à une centaine par jour.
Heureusement, un autre robot, sentinelle celui-là, veillait et m’alertait pour valider ou non ce bombardement massif.
Rendez vous compte du plaisir que je prenais à rejeter ces annonces indésirables !

Vous l’avez sans doute deviné c’était de la pub, une réclame très ciblée.
Je faisais gaffe à mon vocabulaire car chaque mot pouvant rappeler l’activité au lit, ou ailleurs, alertait, illico, la batterie de missiles publicitaires pointés sur mon blog.

Une forte activité de deux lipules censées allumer le feu de l’amour mettait mes pages en émoi.
La lipule bleue que je nommais vialipide, ou Vialard pour ne pas alerter le lanceur et lipule jaune Scia-lisse. Deux comprimés dont je n’avais pas besoin, allez savoir où ils ont cru détecter le contraire !
Heureusement qu’ils ne m’ont pas bombardé de Brome-Hure qui fait tirer la tronche aux braves gens !

Vous ne pouvez imaginer à quel point je devais faire attention à mon vocabulaire.
Je m’étais planté car le robot détectait les sons et non l’écriture, les phonèmes et non les graphèmes. Donc mon Scia-lisse était vite repéré alors que Vialard et Vialipide mettaient la puce à l’oreille et demandaient un peu plus d’analyse puis dans le doute, le détecteur m’expédiait une salve de lipules bleues. Basta, je n’en pouvais plus plus. J’aurais pu mourir sous des tonnes de « cachais » – Chut ! Je l’écris ainsi on ne sais jamais, si des fois ils étaient toujours planqués et en attente… – sans prendre le moindre plaisir avant.

Les textes les plus visés et qui recevaient les bombardements les plus intenses, étaient ceux hautement connotés sur la chose. « Fantasm’allégorie » et « La liseuse au chapeau », notamment. Je ne m’y attendais pas, l’avalanche fut sévère.

Je devais impérativement éviter une longue série de mots ou d’expressions. Par exemple : « Raide » et surtout « Mou », flasque, flaccide n’en parlons pas, ils étaient hautement atomiques, les répliques devenaient massives.

Compter fleurette et courir le guilledou semblaient très attractives de lipules, aussi.
Même des mots ordinaires prenaient connotation et activaient nos robots. Le mot « tentant » dans l’expression « c’était tentant », ça n’a l’air de rien, vlan ! Cela déclenchait un tir, au moins un.
« Ne piper mot », « passer à la casserole » alors là c’était : Feu ! immédiatement.

Enfin bref, je l’ai échappé belle en changeant d’hébergeur… Quoique, ne parlons pas trop vite, je vais savoir dans quelques minutes si je n’ai pas réveillé l’un des bombardiers, peut-être les deux.
Allez savoir, s’ils ne sont pas encore en embuscade ! 😉

Promenons nous dans la neige pendant que le loup n’y est pas…

Passez une bonne journée chers amis 🙂