En relisant ce texte, je l’ai trouvé bien chaotique, un peu pénible à lire. J’ai décidé de ne pas le retoucher car il colle parfaitement à cette idée absconse que l’on dit éclairante de Dieu.
La question fondamentale de tous les temps : est-ce Dieu qui nous a fait à son image ou l’homme qui fait Dieu à la sienne ?
Bien malin qui pourra répondre à la première suggestion. En revanche, il semble plus facile presque plus raisonnable, de pencher pour la deuxième supposition. Un Dieu revanchard, prêt à nous faire payer nos péchés et qui nous épierait en permanence pour ne pas en perdre un.
Un Dieu qui…
Un Dieu qui serait tout miel pour qui l’adore, le prie, le vénère et pense à lui tout le temps, une sorte d’humain égotiste* tout plein de douceur pour qui l’aime aussi.
Un Dieu qui est à l’origine de tout, du bien comme du mal et qui nous aurait fait le pire des cadeaux, celui de laisser l’homme libre de ses choix.
Un Dieu tout puissant qui contient tout jusqu’à la fin des temps et qui passerait le sien à savoir qui fait quoi, alors qu’il le sait déjà. L’avenir n’a pas de secret pour lui. Un éternel pour qui le temps n’a pas de sens et donc n’existe pas. Il est impossible de l’enfermer dans le temps car celui qui passe est celui de la découverte, des surprises ou des confirmations et lui, sait déjà tout.
Un Dieu infiniment bon pour qui reste sage comme une icône et qui promet le pire à qui vit sa vie comme il l’entend.
Un Dieu muet, invisible qui laisse l’homme écrire et parler sa place. Des humains qui prêchent la bonne parole ou lâchent les foudres en vous imposant leurs lois qu’ils disent divines.
Un Dieu qui ne serait pas assez grand pour intervenir directement et délègue au pauvre prêcheur le droit de dicter à sa place, en douceur ou en tout en violence. Un don d’ubiquité qui ne lui sert à rien.
Un Dieu aux voies impénétrables qui vous interdisent définitivement de chercher à comprendre et vous invitent à croire seulement.
Un Dieu plein de sentiments humains, des bons, mais ses travers aussi.
Ne trouvez-vous pas dans cette image, le plus grand des anthropomorphismes* ? Un Dieu à visage humain, strictement humain ?
Je ne cherche à convaincre personne, je m’interroge simplement car je souhaite conduire ma vie sans qu’on m’indique le chemin. Je passe par tout endroit qui m’inspire quitte à m’égratigner dans les ronces. Je passe dans la vie à la découverte des instants heureux ou malheureux, ces moments qui font l’un parce qu’on a rencontré l’autre. Ces moments de surprises ou ces moments prévisibles qui jalonnent la vie.
Je n’ai rien de méchant dans ma tête. Voyager dans le temps est pour moi une fête. Une fête qui n’en serait pas une, sans les autres. C’est pourquoi je n’ai pas besoin de m’inventer Dieu. Ce mystère n’a jamais été résolu et ne se résoudra pas durant mon bout d’existence.
Après mon enfance religieuse, j’ai quitté Dieu parce que les hommes et femmes d’église ou d’ailleurs m’ont ouvert les yeux sur la vie d’ici-bas. Ils m’ont parlé de leur Dieu qui était le mien aussi, et je n’ai rencontré que leur image. Leurs faiblesses, leurs hésitations, leurs erreurs, leur ignorance flagrante dans le récit du Tout Puissant. Quand ils parlent de Dieu ce n’est pas de Dieu qu’ils parlent mais de leurs craintes et de leurs peurs. Même et surtout à travers leurs meilleurs sentiments.
J’ai préféré m’assumer et prendre mon indépendance en affirmant : si Dieu existe c’est bien son problème.
Puis j’ajoute, si Dieu existe, il n’est rien de tout cela, c’est pourquoi je vis en toute confiance en espérant secrètement sa réalité. Une pensée toute aussi égoïste : il serait dommage de ne passer sur terre que pour faire le nombre.
Mon épitaphe sera : Je suis venu, j’ai vu et je n’ai rien compris.
D’autres sont venus, ont regardé et n’ont rien vu non plus. Je ne suis pas plus avancé aujourd’hui mais un jour, je saurai ou serai dans le néant.
Ma vie, je tiens à la faire mienne, même de liberté relative.
*Egotiste: se dit d’une personne narcissique, qui s’analyse et ne parle que d’elle.
*Anthropomorphisme :expliquer les choses à travers nos sentiments humains, en laissant transparaître la vision humaine sans prise de distance, sans regard critique, ni scientifique.
L’ubiquité, ce don d’être partout à la fois à condition de rester invisible.
J’ai déjà lu sous votre plume des réflexions sur ce thèmes voici un certain temps.
Je ne me souvenais pas de l’épitaphe qui m’irait bien aussi en matière de compétence es-divinité.
Comme vous me semble-t-il je penche pour l’anthropomorphisme.
N’avons nous pas d’ailleurs assez à faire avec les hommes, dont nous même, pour les comprendre qu’il nous faille en outre nous préoccuper du sexe des anges et de leur patron ?
Bon, un peu d’élévations de pensée ne nuit pas le jour de Noel. Convenons pour ne pas désespérer de ne pas trouver qu’il ne faut pas trop espérer qu’il y ait quiconque à trouver dans l’au delà.
A vous relire