Images prises cet après-midi.
Ce soir, il faisait nuit déjà, je suis descendu, pour la dernière fois, fermer le poulailler.
Vous ne pouvez imaginer comme j’étais ému.
J’étais seul dans la nuit, je m’attardais sur le moindre recoin, j’ai humé le nid une dernière fois.
Je savais qu’il n’y aurait rien dans le pondoir, j’avais ramassé les œufs dans l’après-midi.
Elles sont cinq, il y avait cinq œufs. Généreuses, elles l’ont été tout le temps passé ici.
Etait-ce un dernier cadeau ?
Je crois qu’elles étaient heureuses, elles se sont moquées de moi, souvent, mais c’était tellement agréable, j’avais appris leur langage et je décodais tout ce qu’elles racontaient sur moi.
Elles ne savaient pas que je comprenais leurs fariboles.
Les jours de pluie, je redoutais la patinoire. Le risque était grand de glisser et de se casser une patte, jamais, je ne les ai laissées sans eau et sans nourriture. Par bourrasques et tempêtes, j’allais les voir au moins quatre fois par jour. Je rentrais trempé, cela me rappelait le bon vieux temps…
Je suis resté un bon moment immobile juste devant le poulailler.
La petite porte était ouverte, j’ai tenté un regard, je ne voyais rien, je les devinais blotties les unes contre les autres.
La nuit était calme, le ciel dégagé, les étoiles brillaient déjà. Un air tiède montait de la vallée comme si le vent me faisait une fleur aussi en me caressant d’une douce brise qui n’est pas de saison.
Un long moment, je me suis attardé devant le poulailler, immobile, sans savoir pourquoi je temporisais.
C’était ma manière de marquer ma présence.
Combien vont trouver cela stupide !
C’était le dernier soir pour Friandise la rousse de Francesca Maria, la perlée de Margault, la Harco noire de Fanchon, Neige, la Sussex d’Anna Livia et la Harco injectée d’or de Leia.
Grand-père se fait vieux mais sait-on jamais, au printemps les avis et envies changent… On verra, je ne vous promets rien, les filles.
Ce soir je suis passé les voir une dernière fois…
Demain quelqu’un vient les chercher.
Dans quelques jours, elles m’auront oublié en découvrant une autre liberté.







Toutes belles, vos poulettes, et bien sûr que vous les retrouverez au printemps 🙂 mais je comprends votre coup de blues.
Merci pour ce beau récit. Je resents votre perte même si je viens de rencontrer vos jolies poules. Si elles étaient les miennes je ferais la même chose.
Merci 🙂
J’irai les nourrir, à peine au lever du jour, et je ne serai pas présent à leur départ.
Bonne journée.
Merci d’avoir pris la plume, pour nous faire découvrir les leur
Quand mon frère est venu chercher mes « soies » et mes « cayens » le coq a trouvé le moyen de s’envoler par-dessus les hauts murs du jardin. Il a fini sa vie gentiment chez les voisins où il s’était posé… leurs départs m’avait laissé un grand vide…
Bon courage
Quatre poules sont parties dans le quartier de mon enfance, une cinquième s’est échappée dans le maquis.
Je l’ai surveillée jusqu’à la tombée de la nuit, refusant de me laisser approcher et puis elle a disparu…
Bonne soirée.