Je m’en flou !

Dans ce bout d’univers, la lessiveuse à flou. (Image en titre)

Voici quelques élucubrations, des pensées éphémères qui viennent et puis s’en vont. La pensée personnelle n’est pas universelle et le monde vit…

Les temps moroses ont toujours existé et puis d’autres plus lumineux par contrastes heureux.
Il y a les grandes autoroutes accidentogènes, et puis les sentes, les chemins de traverse qui conduisent aux pâquerettes, au champignon moussu, aux parfums entêtants du maquis.
Rien n’a changé. On rame, on cherche la bonne voie alors qu’il n’y en a pas.
On va.
Baissez la garde un moment, et le doute reprend le dessus. C’est ainsi, le flou est perpétuel et les temps de visibilité ne sont que passagers, toujours.
C’est une constante de la vie en société ou en solitaire, une sorte de balancier dont l’amplitude de mouvement est variable, d’un extrême à l’autre ou d’une variabilité plus limitée.

Au fond des esprits déterminés à éclaircir les choses de ce monde, le flou persiste dans un coin d’ombre. Des effets pervers, inévitables, surgissent toujours après coup, c’est une autre constante qui contrarie les trouvailles éphémères. Inventez, créez… la trouvaille s’accompagne toujours d’un ou plusieurs effets pervers, c’est ainsi. Un nouveau médicament présentera des effets secondaires, une loi ne sera jamais totalement satisfaisante, on ne tardera pas à s’en rendre compte car on ne prévoit jamais les travers engendrés.

Le bonheur est une cueillette permanente d’instants heureux, d’instants seulement. Un bonheur durable et définitif serait béatitude, absence d’émotions, de sentiments, l’esprit embrumé d’un personnage devenu totalement stone. Dans les vaps presque en lévitation… Ça existe, sans doute, mais la béatitude n’est point bonheur. Elle est possession. La personne est sous influence, son « penser par soi-même » anesthésié, envolé et donc inexistant. Un être qui a perdu le sens de son existence en croyant trouver celui de sa vie.
Béat je suis donc je suis (suivre), je colle, je vole.

A ma manière, je fais aveu de bonheur, mais de flammèches à peine vives, seulement. Ces petits duvets qui vous tombent dessus avec une douceur infinie. Ces délicats flocons que je cueille au passage avec un sourire léger car aussitôt, ils fondent sur mon visage.

Je n’ai pas l’âme d’un Sisyphe défricheur perpétuel, je vis dans la friche et donc je m’en friche aussi !

Pourtant, je suis loin d’être morose,
Je profite de l’éphémère beauté des choses…
Heureux à ma façon,
Ma vie, c’est sûr, ne vaut leçon.
Quelques lueurs,
Quelques humeurs
Nagent dans un monde incertain,
Pensai-je ce matin.
Parvenu jusqu’ici
Ce me semble très indécis
Mon histoire encore floue,
Voilà pourquoi, je m’en flou !

J’ai mis les pieds sur terre, curieux comme deux hiboux aux regards ébahis.
Regards similaires, sans doute regards contraires…

5 Comments

  1. Quel beau texte, doux et poétique, qui vaut leçon, si, tout de même: tout est dans le regard et dans la volonté de voir ce qui fait les petits bonheurs. Beaucoup ne les verraient pas, mais à votre regard attentif et généreux, rien n’échappe.

  2. Ta toute première photo m’a fait penser à une nacre, c’est un très joli rendu !
    Tu as bien raison de te flouter des incertitudes qui ne seront jamais des certitudes !
    Bonne nuit poète !

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