Aux Etats Unis, là où tout commence quelques années avant d’arriver chez nous, des jeunes femmes en pleine santé, dans la fleur de l’âge, font commerce de leurs ovocytes. Elles financent ainsi leurs études, ou élèvent leur niveau de vie en commerçant leur patrimoine héréditaire.
Femmes artistes, femmes PDG, femmes fortunées qui, elles, veulent profiter de la vie sans s’encombrer de bébés trop tôt, commencent à faire congeler leurs futurs ovules, tant qu’elles sont en pleine production. Le coffre-fort cryogénique leur permet de temporiser et de vivre leur jeunesse en toute liberté.
Le moment venu, s’il est encore souhaité, le bébé sera greffé dans le ventre d’une autre, appelée mère porteuse. Cette dernière se retrouvera dans la peau d’un sherpa neuf mois durant, pendant que la « maman » veillera sur la bonne progression du portage. Les plus originales pourront solliciter le concours de plusieurs sherpas pour accueillir plusieurs bébés dans le foyer quasiment en même temps. La maisonnée s’enrichira de deux, trois… cinq bébés, comme on veut, sans qu’ils soient jumeaux, triplés ou quintuplés : ils n’auront pas baigné dans le même liquide amniotique et naîtront d’œufs différents.
Ces enfants qui n’auront de leur mère que le patrimoine génétique « pousseront » dans le même liquide que les enfants de la mère porteuse lorsqu’elle en a eus. J’imagine qu’on inventera bien un vocable pour frères et sœurs de ventre… Frère et soeurs de gestation, pourquoi pas ?
Avec cette nouveauté, le cortège des effets pervers ne tardera pas à faire son apparition.
La mère qui n’aura pas souffert de la grossesse pour vivre une jeunesse dorée se montrera peut-être, la cinquantaine venue, très sévère ne tolérant aucun écart dans l’éducation de ces intrus, livrés clés en main, fraîchement venus d’une autre usine. Mais tous les cas restent envisageables, y compris celui de mère parfaite.
Ainsi va la vie, de l’ovocyte à l’ovo-site il n’y avait qu’un pas, sinon à quoi servirait le net, cet organe qui crée toutes les fonctions ?
La vie n’a pas fini de nous surprendre.
PS. Ovo-site.fr est une fiction, je l’ai pensé pour les besoins du texte, il ne serait pas étonnant qu’il existe déjà.
Poule pondeuse pour omelette baveuse et mère porteuse pour jeunesse joyeuse.
Hé oui! ainsi va la « vie », ce qui de nos jours se banalise sans trop prévoir des conséquences pour le futur, aurait pu il y a quarante ans en arriere, etre un bon sujet pour un livre d’anticipation , une suite pour le roman d’Aldou huxley (orthographe incertaine) : « Le meilleur des mondes » ……..J’aime bien ton commentaire à coté du dessin !