Quand je parle de Dieu…

…Ce n’est pas de Dieu que je parle ». Cet aphorisme (pensée condensée) est de Jaspers philosophe allemand.

Sans entrer dans la pensée profonde de l’auteur, en restant en surface, au niveau du premier degré, j’adhère totalement à cette affirmation.

Si l’on admet que Dieu est tout puissant, hors du temps et de l’espace, comment l’homme peut-il le décrire, en parler comme s’il le connaissait parfaitement ? S’il parvenait à le faire en toute clarté, il serait à son niveau, or par définition l’homme n’est pas parfait et donc ses affirmations sont tout aussi aléatoires que sujettes à caution.

J’imagine, sans en être certain,  que le philosophe nous déclare « quand tu parles de Dieu, c’est de toi que tu parles ». Ce sont tes craintes, tes peurs, tes espoirs, tes angoisses qui trouvent, grâce à  Dieu, une porte ouverte ou une issue de sortie.

L’homme sait qu’il va mourir mais n’y croit pas car il doit  s’accrocher à la vie.  Il croit en Dieu et la croyance adoucit son existence. Elle lui permet de combler le vide qui l’entraînerait dans l’abîme et la torture existentielle.

La croyance est un attribut de l’homme. L’athée croit qu’il ne faut pas croire mais que sait-il de plus ? Rien.

L’agnostique que je suis, se trouve dépassé par toutes ces questions transcendantes alors, il préfère s’abstenir. Non par paresse, ni par orgueil mais par manque d’arguments car il estime que la barre est trop haute pour lui. Plutôt que penser sans certitude, il met l’idée de Dieu en jachère, en attente. Je pense : si Dieu existe, c’est bien son problème. A quoi servent toutes ces cachoterie, tous ces mystères, si nous n’avons pas les stricts moyens de comprendre ?

Les croyants ne l’entendent pas de cette oreille : tout,  les ramène à Dieu. La mécanique est trop belle, trop complexe pour naître du néant. Pourquoi pas ? Mais pourquoi pas si, aussi ?

On retrouve la fameuse question du pourquoi dès qu’on touche à la métaphysique. Avec le comment, nous resterions à notre niveau, en cherchant à comprendre les phénomènes d’ici-bas. Ainsi progresse la science découvrant d’autres points d’interrogation. Une histoire sans fin, apparemment, si la vie engendre la vie et encore la vie.

Si en parlant de Dieu, l’homme parle de lui, de ses faiblesses, de ses manques à combler…  comme la nature, il a horreur du vide. La grande différence est que la nature occupe l’espace vacant par l’envahissement et l’homme comble la vacuité de son esprit par la présence de Dieu.

C’est dur de penser que l’on ne fait que passer d’un vide antérieur au vide futur.

Mon doute d’agnostique me permet d’espérer sans l’avouer. Espérer quoi ? Je n’en sais rien,  cela permet de passer mon chemin sans trop d’encombres, aussi.

Un jour, je saurai mais je ne suis pas pressé de savoir. Pour l’heure, croyant, athée ou agnostique, aucun ne détient une once de vérité de plus que l’autre.

 

 

 

 

Seul l’écho des montagnes répond, le ciel reste muet.

 

 

1 Comments

  1. Je pense que Dieu existe, bien que le mot dieu soit restrictif…tu vois je dis » je pense » et non je crois, car le vrai croyant n’est jamais irréverencieux comme je le suis. Tu dis « si dieu existe c’est bien son probleme », cette phrase me plait, et la mienne est celle ci : « notre pere qui étes aux cieux restez y »( cette phrase est de quelqu’un d’autre mais elle me conviens,) ..j’ajouterai , les simples en esprit irons vous rejoindre mais pour nous les « mal pensant »aurez vous quelque indulgence?…Et si dieu n’était que le coté épuré de nous meme que nous rencontrons enfin le jour du grand départ? tout est possible non? quoi qu’il en soit tout ça c’est ..prise de tete mais pas nuit blanche pour autant!

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