Littérature.

Comptoir : Après le troisième pastis.

  • Alors, tu es en vacances ?
  • Oui, oui !
  • Tu viens de loin ?
  • D’Amiens !
  • Damien ? Il habite où celui-là ?
  • A l’autre bout de la France.
  • Bou hou, tamanta strapata !
  • Quoi ?
  • Je veux dire c’est loin…

On attaque le quatrième.

  • Je vois que tu lis (il désigne un livre qui dépasse de la sacoche), tu aimes lire !
  • Oui, oui, mais c’est le livre de ma femme.
  • Tu dois aimer Molière !
  • Ah, Molière !
  • Celui qui est mort sur scène comme Dalida, il écrivait bien. J’aime bien son Cid : « A moi comte, deux mots, me connais-tu bien qui je suis, moi ? » Ah ah ah ! Tu t’en souviens ? Il était fort à l’épée, Don comment déjà ?
  • Rodriguez !
  • Ah oui, c’est ça, ça devait être un pied noir.
  • Ils étaient plein de copains, ces écrivains.
  • Oui, j’ai bien retenu : Corneille sur la racine de la bruyère boileau de la fontaine…
  • Boileau, Boileau, nous on boit du pastis, ah ah !

On charge les verres.

  • Et Voltaire qui est tombé par terre !
  • Dans le ruisseau ?
  • Rousseau ! Tu croyais m’avoir hein ! Ah le bougre ! (grosse rigolade)
  • Y en a plein comme ça. Ronsard qui porte le brassard…
  • Lamartine le copain de Martine, Verlaine qui fait de la laine…
  • Qui court à perdre haleine aussi… C’est facile, qui pleure comme une Madeleine.
  • Finalement, on se débrouille bien tous les deux, on aurait dû être poètes, tiens ! On rime bien. On rime ailleurs. On dit bien ça, un rimailleur, non ?
  • Ailleurs ?
  • Pas comme les autres, je veux dire !
  • Remarque, le pastaga ça aide vachement.
  • Beaucoup aimaient bien boire aussi, c’est facile la littérature finalement.
  • Oui, oui, regarde celui qui a écrit « Boire un petit c’est agréable, boire un petit coup c’est doux…
  • Mais il ne faut pas rouler sous la table, il a dit, aussi ! Faut pas oublier !
  • Voilà, voilà, on dit faut pas trop boire mais si tu bois pas, tu sais plus écrire. Pas de chopine, pas d’inspiration. Ça rime pas ça, c’est obligé ?
  • Non, non, quand tu écris, tu fais comme tu veux, tu es le chef, l’auteur on dit, tu commandes !
  • Je suis sûr que Gainsbourg écrivait plus facilement lorsqu’il était plein que lorsqu’il était vide, tu vois ?
  • Oui, oui !
  • Oh, t’as vu, il est déjà midi et demi, Josette va me sonner les cloches.
  • On s’en balance un dernier puis on file ?
  • Allez ! Un autre chef !… Lui, il rigole, nos poches se vident, les siennes se remplissent… pas mal ça ?
  • Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme ! Et merde ! Pourquoi on n’écrit pas !
  • Tu reviens demain ?
  • Oui, je porte du papier et un stylo et on se fait un p’tit poème…
  • T’as raison finalement c’est facile la littérature.

A force de charger les verres, on ne sait plus qui est d’Amiens et qui est d’ailleurs, mieux vaut être à côté pour bien suivre la conversation, tout le reste n’est que littérature… et dans le genre ça ne plaira pas à tout le monde 😉

Ça fait chanter les oiseaux…
Pour septembre prochain.
Divine saison.

3 Comments

    1. Si vous saviez comme j’ai hésité.
      Malgré mon grand âge et ma liberté de penser, j’ai encore quelques réticences.
      Finalement, je n’ai pas été le seul à m’amuser.
      Ça m’est venu comme ça, sans raison apparente.
      Pourquoi chercher des raisons, on ne va pas passer sa vie à fouiller le comment du pourquoi des choses.
      Pourvu qu’il m’en vienne d’autres comme ça, ce sera bon signe, de jeunesse encore.
      Chi bedda vita ! 😉
      Merci de converser un peu avec moi. Allez saluta ! 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *