Nos chers académiciens ont intérêt à être en bonne santé pour faire honneur à leur immortalité.
Les temps sont durs pour tout le monde, ils vont avoir du boulot.
C’est presque un paradoxe.
En apparence seulement.
Quand les temps sont difficiles, les vocables nouveaux font flores, il va falloir être attentif pour les faire entrer au Panthéon des mots.
Un temps, pas si lointain, les verts, non pas les joueurs de Saint-Etienne ni les élus des municipales, ceux de la Coupole, ont eu fort à faire avec « bombasse et kéké ».
Là ça risque d’être une avalanche avec un fleurissement de mots nouveaux.
L’assemblée est sérieuse. Voyez-les avec leur costume vert, leur épée pour de faux, pour le standing dirait quelqu’un de nos quartiers. Une Durandal inoffensive, une arme d’apparat.
Il manquera peut-être un Jean d’Ormesson, un académicien à l’humour aiguisé pour faire fondre toute cette neige qui va tomber en abondance. Hélas les Immortels ne sont pas éternels surtout ceux que l’on voit très souvent, les autres, on les ignore, on ne sait même pas s’ils existent.
Tiens qui sait que Claude Dagens habite au fauteuil numéro 1 et Danielle Sallenave au siège 30 ?
Ce sont des braves gens, ils ne manifestent jamais, à ma modeste connaissance, ils ne gênent personne, ils bouquinent et dictionotent à longueur d’année. Ce n’est pas une mince affaire, c’est un truc sans fin. Ce sont des enquêteurs de haut vol, qui mettent les mots en examen, pour savoir s’ils méritent ou non de figurer dans le dico. Les recalés sont relâchés dans la nature, on entendra encore parler d’eux hors du recueil sacré.
Aujourd’hui, c’est l’abondance de vocabulaire. Des mots pointus, des mots tordus, des mots dards qui visent l’art… très peu de mots mous et de mots doux.
Il ne serait point étonnant de voir émerger diverses académies pour concurrencer l’officielle. Si un audacieux donne le coup d’envoi, d’autres suivront et à l’instar de l’académie de l’andouille ou de la pâte molle, on verra fleurir celles des mots crus, des mots qui font mouche, des maîtres mots, des mots d’en haut et d’en bas, des mots usés et des mots qu’on use… Bref, il ne restera plus, à nos chers Immortels, qu’à ranger l’épée et la remplacer par une plume d’oie plantée sur le bicorne, un truc en plume pour se souvenir que l’on écrivait avec des pennes rémiges ou des rectrices, il y a fort longtemps…
Aujourd’hui on tape sur des claviers, ça va ça vient, des mots, on en fait le plein…
Mais qu’est-ce que t’as voulu dire Didou Didonc ?
Rien, rien, je m’amuse.
Ces gens-là sont paisibles et ne manquent pas de recul.
De haute volée.
Que m’a-t-il pris de troubler leur onde ?
Troubler leur onde ? Tu parles !
Introublables, ils m’ignorent totalement et ils ont bien raison.
Je ne suis que pipi de sansonnet vite séché au soleil.
Aucune chance de me voir un jour dans la partie des noms propres d’un dico avec la définition suivante :
« Blogueur, blagueur… Le pauvre, il existait comme il pouvait. Hélas, il n’a même pas réussi une lapalissade pour mériter sa place ici. »
Mais si c’est ainsi, c’est que j’y suis !
Hélas, pour ça, il reste la toile.
Un billet d’humeur pétillant d’esprit, j’adore votre malice et votre bon sens 🙂
Et tandis que ces nouveaux mots qui ne sont peut-être qu’une mode entrent triomphalement, on oublie complètement les mots désuets qui ont pourtant tant de charme…
Ah oui ! J’avais écrit « Jean Richepin » pour les mots de la vie.
Si je le retrouve, je vous le dédie. 🙂
J’en serais très fière 🙂
J’ai oublié de vous demander où avez vous pris cette photo superbe, qui donne une idée de ville-orgue, je la trouve follement belle.
C’est une ruelle de Bastia.
J’en ai beaucoup d’autres.
Voici le lien.
https://simonu.home.blog/2019/08/06/les-ruelles-de-bastia/
C’est bien, « ville-orgue ». Vous finirez à l’académie parmi les plus créatifs.
Bien à vous.
Ville orgue c’est bien vu et c’est parfait.
Mais que vous a-t-il donc pris pour me vouvoyer, cher Gaëtan ?