C’était un jour de fin août…
Depuis une bonne quinzaine de jours, les gobemouches gris ont élu domicile sur la barrière blanche. Deux individus juvéniles bavardent sans relâche.
Ils ne sont guère expérimentés puisque nés de la dernière couvée, ils achèvent de perdre leur dernier duvet de fin d’adolescence. Ils sont jeunes mais qu’est-ce qu’ils papotent !
En pleine conversation, ils n’ont même pas remarqué que j’étais à quatre mètres en train de cliquer comme un malade pour cueillir quelques clichés amusants. Ou alors, ils s’en fichent et se moquent de moi. Peu importe, l’essentiel est que chacun trouve sa place sans la moindre crainte de l’autre, il y a de l’espace pour tout le monde.
Mais que font-ils à longueur de matinée et même en fin d’après-midi sur cette barrière totalement livide, sans âme ? L’endroit ne manque pas de promontoires. Rochers, arbres, cabanes, fourrés, tant qu’ils veulent. Non, ils préfèrent la blancheur, allez savoir pourquoi. Je crois que j’ai eu une petite explication en les écoutant.
- Pas mal l’endroit ! Le ciel est bleu, il fait chaud et les moucherons abondent par ici.
- Oui, je crois même qu’ils sont attirés par le blanc, j’ai vu passer une nuée, on aurait dit un banc d’anchois volants. (Il éclate de rire)
- Des anchois ? C’est quoi des anchois, je n’en ai jamais vu.
- Moi non plus, c’est un truc comme ça qui m’a traversé l’esprit. Je ne sais même pas si ça existe des anchois, le nom me plait…
- T’as remarqué les vagues de vent dans les plumes ? C’est agréable lorsqu’il fait chaud !
- Attends, j’ai vu quelque chose là-bas, je reviens.
- C’était quoi ?
- Une grosse mouche un peu sonnée, j’ai failli m’étouffer.
- Bien fait, t’es mal barré toi, le partage c’est pas ton fort !
- Le partage, le partage, bouge-toi un peu ! Regarde autour de toi et chasse au lieu de parler tout le temps. Fais honneur à ton nom, si tu gobes pas au passage t’es pas gobeur, les moucherons ne vont pas te tomber dans le gosier tout cuits !
- Ça promet pour la suite, on ne peut pas discuter tranquillement avec toi, il faut toujours que tu hausses le ton. Tu as toujours la bougeotte et la tremblote dans le gazouillis !
- Et toi, t’as pas de jugeote ! Tranchju ! (fainéant) Tu crois que ce sera toujours cocagne comme en ce moment ? Tu verras quand la bise viendra !
- Tu verras, tu verras, d’où sais-tu tout ça ? Tu viens à peine de naître comme moi et tu sais déjà tout !
- Bon allez ciao ! Je vais voir du côté du figuier, je crois que les moucherons pullulent là-bas, les mésanges charbonnières s’occupent des figues, je vais les chahuter un peu.
A regarder ces deux loustics, on dirait qu’ils s’entendent comme larrons en foire, mais à les écouter, on sait qu’ils se chamaillent.
Le monde est-il ainsi fait ?
On dirait, on dirait… sans doute miment-ils notre légèreté, leur conversation y ressemble beaucoup…
Par moments, on se croirait sur FB.
Trop drôle 😉
Bravo pour les photos, ces petits sont des rapides sans cesse en mouvement! J’ai eu un couple pendant plusieurs années qui nichait sous la voûte d’entrée, j’assistais à l’envol (laborieux) des petits et au nourrissage depuis ma fenêtre 3 étages plus haut, je descendais parfois plusieurs fois par jour pour chasser un chat ravi de l’aubaine! Malheureusement trop de personnes ont repéré le nid qui est devenu l’attraction du quartier et finalement ils ne sont plus revenus…
Bonjour,
Des images, j’en avais une centaine… j’ai choisi rapidement pour ne pas passer la matinée devant l’écran, d’ailleurs, il y en a un qui s’en est aperçu.
A propos de jardin, j’ai des pieds de tomates qui commencent à pourrir.
Des tiges gorgées d’eau deviennent noires, se nécrosent et la plante devient cassante. Même au toucher on sent l’humidité qui suinte.
Bonne suite 🙂
Aïe aïe aïe, la nature est injuste, tout ce travail saccagé… 🙁