La campagne.

Vivre à la campagne est un vrai bonheur pour moi.
Je ne m’ennuie jamais, à tout instant et en toute saison, dans un buisson, dans un trou de muraille ou dans un arbre, il se passe quelque chose. Et comme, j’aime communier avec ce qui m’entoure, peu de choses échappent à mon regard promeneur. Promeneur, curieux du spectacle de la nature, jamais des affaires des autres.

Ce matin, en allant ouvrir le poulailler, j’avais remarqué une curiosité dans les plants de concombres. Quelque chose que je n’avais jamais vu.
Je savais que plus tard, je passerai par là avec mon appareil photo de poche qui m’accompagne partout. Ce truc là est très utile pour les chasseurs d’images. Il est léger, petit (6 X 9.5 cm) et toujours à portée de main. Point besoin de sortir l’artillerie lourde, avec gros objectifs et sac en bandoulière.

J’ai compté six bébés concombres sur le bourgeon terminal, peut-être qu’en s’allongeant, les fruits prendront de la distance.

Je venais juste de photographier la partie terminale d’un plant de concombre pour comprendre ce qui m’intriguait et voilà que je remarque, pliée en trois, une couleuvre entre vigne et artichauts.
Elle devait dormir en se réchauffant au soleil car elle avait tiré le rideau de sa première paupière, une membrane laiteuse qui occulte le regard.
Elle m’a laissé le temps de prendre quelques clichés, hélas ces petits appareils sans œilleton, et donc sans viseur, se contrôlent en fixant l’écran. Le soleil frappait en plein sur cette surface, la rendant totalement inopérante. Je ne voyais rien du tout. Pas le choix, le serpent ne m’attendra pas longtemps, je devais cliquer au jugé sans savoir ce que je visais.
J’en ai recueilli quelques images assez satisfaisantes en regardant directement le reptile pour orienter mon appareil, cherchant à deviner où était sa tête.

Pas facile de voir la tête.

Assez patiente notre couleuvre verte et noire de Corse s’est refugiée dans la muraille un peu plus bas, c’est là qu’elle a élu domicile, je l’avais déjà repérée un jour…

Loupée.
Là, je l’ai eue, la tête.
On voit bien la membrane laiteuse, première paupière.
La voici à l’âge adulte.
Elle mesurait près d’un mètre cinquante.
Photo d’une année précédente.
Faut pas trop la chatouiller car elle se dresse et peut vous mordre.
Elle n’a pas de crochets venimeux mais sa morsure n’est une partie de plaisir.
Peut-être la mère en octobre 2018.
Elle venait de prendre bon repas.

13 Comments

  1. Belle pièce mais quitte à être ridicule, autant avouer que je préfère la voir en photo qu’en vrai 😉 Les serpents, venimeux ou pas sont les seuls animaux dont je ne supporte pas la vue. Pourtant je ne leur ferais jamais de mal et je connais leur utilité. Merci Simonu pour le frisson dans le dos 😉

  2. Vous n’êtes pas la seule ophiophobe…
    Annie m’accompagnait pour voir les concombres, lorsque j’ai désigné l’endroit où pionçait le serpent, elle est restée pétrifiée un instant puis à peine m’étais-je approché du reptile, elle était déjà au sommet de la côte. Elle a juré de ne plus descendre avec moi. Me voilà puni 😉 et ce n’était pas ma faute.
    « Isardrôme » me donne pas mal de fil à retordre, j’ai quatre versions et j’hésite à m’engager dans l’une d’elles 🙂
    Bonne suite.

    1. Ophiophobe, merci pour le mot nouveau 🙂 C’est irrationnel, moi qui aime tout ce qui vit j’essaie de me raisonner mais rien à faire!
      Vous avez de la chance de pouvoir hésiter entre plusieurs versions, la plupart des écrivains rencontrent la malencontreuse page blanche plutôt qu’un large choix. Bon courage, je crois qu’il faut laisser l’histoire mûrir un peu, penser à autre chose et reprendre ensuite….Comme une pâte à pain !

      1. C’est ce que je fais, prendre le temps mais ai-je encore le temps ?
        Je tords et retords dans tous les sens, que c’est tarabiscoté et imprévisible !
        Quant à la phobie, on n’y peut rien c’est elle qui commande sauf à passer devant un confessionnal différent de celui des églises 🙂
        En ce qui me concerne, je me maraboute tout seul 😉

      2. Je reviens du jardin, j’ai trouvé un bébé serpent coupé en trois et un bébé hérisson qui s’est mis en boule et n’a plus bougé.
        Il fait chaud, chez moi, il n’y a pas d’ombre, le soleil tape du matin au coucher et la vie fourmille…

  3. Etant plutôt arachnophobe, la couleuvre m’émeut peu même si je pars en courant. En Afrique les serpents couraient ds la maison et les boys derrière les serpents et moi derrière les boys et ma mère derrière moi ! Et quelle n’était pas sa peur quand elle me voyait sauter d’une marche sur l’autre au-dessus d’une vipère cornue ! bref, c’était une petite anecdote en passant devant ta… couleuvre et la frousse d’Almanito ! Maintenant il n’est pas certain que je ferai la maligne devant cette petite bête qui me surprendrait !

  4. Enjamber en sautant une vipère cornue, je n’aurais pas osé. Plus vive que moi sans doute.
    Après, chacun s’accommode bien de l’endroit où il vit en connaissant mieux les réactions des bestioles.
    La couleuvre, il m’est arrivé d’en retenir par la queue alors qu’elle rentrait dans un trou (pour la voir) mais ses écailles ventrales freinaient fermement la marche arrière, il faut l’avoir vécu pour le savoir.
    Finalement, je ne vois pas de quoi je suis « phobe », non, je ne vois pas.
    Même plus Thanatophobe mais qu’est que je regrette qu’il faille y aller 😉 .
    Je me serais bien planqué quelque part, je le suis déjà mais ça ne marche pas.
    J’ai une anecdote à ce sujet, trop longue à raconter… c’était une rencontre avec un « Baptiste » qui voulait prier pour moi… Allez, amusez-vous bien 🙂

    1. Je ne sais pas, une partie semblait régurgitée et digérée.
      Le hérisson est trop de petit.
      J’ai pris des photos, si j’ai l’occasion, je les mettrai …

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