Le jour dormait encore.

Le rêve est dans les champs.

C’était un matin sombre de mois de mai, le jour dormait encore.

Dans cette obscurité aurorale, les fleurs s’amusaient, se croyant seules au monde.
Elles ne savaient pas qu’un visiteur matinal allait les surprendre dans leur « comedia del arte fiorale ».

Sous le grand merisier, un juvénile sauvageon s’était acoquiné avec un coquelicot et tous deux jouaient au coquelicorose. Ils imitaient un rosier, l’un se prenant pour la tige et les feuilles, l’autre pour une jolie baccara.

Quelques pas dans l’herbe, plus loin, un autre coquelicot au visage christique jouait la passion avec sa calotte d’épines, cou tordu et toute douleur sur le visage…

Un autre encore, béret posé de travers comme le ferait un paysan fatigué qui revient des champs, avance péniblement. On dirait qu’il sort d’une mare…

Un iris, usé d’avoir trop vécu, capte les premières lueurs d’une aube qui s’en va.

Il ne fait pas bon s’aventurer dans le champ lorsque les plantes s’amusent à l’abri des regards. Un diablotin surgit soudain de nulle part, me menace du regard… il est temps de filer.

Image dans le titre : La vipérine.

6 Comments

  1. Que c’est joli, vous ensoleillez mon dimanche!
    Merci pour cette balade poétique et les délicates photos, bon dimanche Simonu

    1. Alors, beau dimanche ensoleillé !
      Ici, ça se couvre, ça devient maussade et un vent peu sympa souffle sans vergogne. 🙂

  2. J’étais loin de penser à cela, je vous imaginais dans l’est de la France. Pourquoi ? Je n’en sais rien. 🙂
    Donc inutile de vous parler du climat.

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