Ça use !

Ce n’est pourtant pas sorcier, c’est comme les kilomètres à pied qui usent les souliers. Une sorte de syndrome de l’usure, le toujours plus, comme le trop, ça use…

C’est pareil pour l’écriture. A force de publier au quotien, on finit par ne plus être imprévisible. Le lecteur se lasse puis lâche. Rien de plus normal, ça fatigue.

C’est dur d’être magicien qui se renouvelle perpétuellement. Pourtant, je ne cesse de renouveler les thèmes, narrer le très vieux pour en faire un peu de neuf puis traiter de la collapsologie qui vient juste de débarquer dans les médias. La trop grande fréquence du dire comme de l’écrire, ça use énormément.

Ce qui est curieux dans cette affaire c’est que je me fais rare dans les rues de mon village. On me voit très peu et cela ne surprend plus personne. De la sorte, j’ai l’impression que les gens sont contents de me rencontrer, un jour, par le plus grand des hasards. On m’accueille à bras grands ouverts, le sourire largement épanoui. Ça fait plaisir, je vous assure.

Je fais exactement le contraire avec mon blog. Je donne l’impression d’être omniprésent. C’est ma fenêtre ouverte sur l’extérieur qui compense mon absence physique.

Moi, cela ne me lasse pas mais le lecteur sans doute si. Vous avez remarqué que le « sans doute » revient souvent dans mes écrits ? Je n’en doute pas, le lecteur assidu devient perspicace.

Bon, vous savez quoi ? Je vais continuer. Si je me mets au régime strict de l’écrire, je suis cuit. C’est comme si on m’empêchait de respirer, il y aura toujours une âme charitable pour me donner le change.

Voilà, c’était mon questionnement du jour, j’ai failli me persuader d’arrêter un long moment mes élucubrations, peut-être pour toujours mais je ne vois pas quoi faire d’autre. La peinture j’ai essayé, on m’a tout volé dans un déménagement, j’en ai fait un blocage, Je rêve d’aquarelle mais ne m’y aventure plus. Il ne manquerait plus qu’on me bâillonne aussi… si on me rencontre, je suis très bavard.

J’ai soif de vivre et c’est ainsi que je vis, comme un poisson rouge, j’aime faire des bulles dans un bocal.

Des bulles dans un bocal ? Vous croyez qu’il en fait notre ide ?

Voyez, en touillant quelques mots, j’ai réussi à pondre mon écrit quotidien au format habituel.

Cher lecteur du premier lundi de décembre 2019, je vous remercie pour votre patience et votre suivi, je vous adresse un sourire… que la nécessité vous soit favorable.

A très bientôt, j’espère. Que serais-je sans vous, qu’un bout de bois dormant ?