
Cela fait belle lurette que je surveille par la fenêtre. Plus un oiseau, plus un moineau, plus une fauvette, ni bergeronnette. Le pinson a déserté ma maison. Et le bruant zizi, a-t-il fui dans le maquis ? La mésange charbonnière est dans la clairière, je crois. La mésange bleue a disparu, elle ne fait guère mieux. Le geai qu’apparemment je dérangeais, lance encore ses cris de rage, il reste invisible pourtant. Le merle, je ne sais où, désormais, encore, il déferle. Allez savoir où sont passés les gobe-mouches, les rouges gorges et les rouges queues, je ne sais plus rien d’eux…

C’est en remarquant l’absence de tous ces oiseaux devant ma fenêtre que j’’ai songé au poème de Jean Richepin (1849-1926) pour donner un titre à mon texte : « Du mouron pour les p’tits oiseaux » dont voici deux strophes ci-dessous.
Le mouron vert est ramassé
Dans la haie et dans le fossé.
Au bout de sa tige qui bouge
La fleur bonne est blanche et non rouge.
Il sent la verdure et les eaux ;
Il sent les champs et l’azur libre
Où l’alouette vole et vibre.
Du mouron pour les p’tits oiseaux !
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Un sou par-là, deux sous par-ci !
La bonne femme dit merci.
C’est avec les gros sous de cuivre
Que l’on achète de quoi vivre,
Et qu’elle, la peau sur les os,
Peut donner, à l’heure où l’on dîne,
A son bambin, à sa bambine,
Du mouron pour les p’tits oiseaux !

Le mouron rouge et le mouron bleu que vous voyez en illustration sont de la même famille que le mouron blanc, également nommé mouron des oiseaux. Les petits volatiles que je viens de citer, se nourrissent de ses graines, parait-il.

Ma cour est déserte. Peut-être devrais-je attendre le retour de la neige ou du froid plus intense pour les voir apparaître à nouveau. Je ne sais pas, je prendrai patience pour le savoir.
J’observe, j’attends un petit frémissement.
Un peu bougon déjà, je me fais du mouron pour les petits oiseaux…


Ne vous inquiétez pas ! Je pense qu’ils vont tous se rapprocher de la maion aux premiers froids . Vos photos sont magnifiques .
Je vous remercie. Bonne soirée.