Je gratine mais je ne procrastine plus.

Pour procrastiner, renvoyer à demain ce que l’on peut faire le jour même pour ceux qui ne sauraient pas, il faut avoir du temps devant soi. Du moins croire que le temps nous attend et qu’on dispose d’un réservoir de jours encore inépuisable. Cette étape, je l’ai franchie depuis belle lurette. Je file, je fonce vers ce qui me fait plaisir, vers ce qui m’appelle au plaisir et me parle de la vie.

Ceci n’est pas une leçon, procrastinez s’il vous en dit et si cela vous convient de freiner vos projets et vos envies. On peut tirer profit en laissant décanter les choses, les mûrir ou les regretter à jamais. C’est la vie, les amis. C’est ainsi que les hommes vivent, il n’y a pas de meilleure façon de penser plus qu’une autre. Il n’y a que convenance, que fulgurance ou atermoiement… On s’accommode.

Confucius avait pris beaucoup d’avance, il est d’actualité permanente. Il balançait à qui voudrait bien l’écouter : « Nous avons tous deux vies, la deuxième commence lorsqu’on prend conscience qu’on n’en a qu’une. » Comment voulez vous que tous les habitants de cette terre s’en accommodent ? C’est impossible. Quelques-uns se réveilleront, d’autres souriront à la bonne idée sans en tirer aucune leçon. Ils se laissent bercer par la vie en pensant que c’est elle qui commande. Il y a les volontaires, les indécis, les dubitatifs, les fatalistes… toutes ces nuances qui font un monde. Comment voulez-vous que tous adhèrent à la même idée. La vie passe, elle s’en fiche et vous prend que vous soyez puissant ou misérable, que vous soyez déterminé à guider votre chemin ou non.

Soyez donc ce que vous êtes sans regret ou regrettez-le si vous voulez, ça ne change rien sur ce passage où les uns vont et les autres viennent…

Alors, je gratine, j’adore les gratins. Une fois de plus, j’ai cuit mes tranches d’aubergine épluchée au four, commandées par un filet d’huile d’olive. Je les ai revêtues d’oignon confit, saupoudrées de parmesan avant de terminer par une couche de sauce tomate fraîche surmontée de Comté râpé. Voilà, c’est ainsi que j’ai passé mon temps en attendant que ma belle revienne. J’ai dégusté en pensant à elle, elle était à côté de moi, je me sentais moins seul. Je savais juste que le temps n’attend pas, il est passé sous mon nez en me faisant signe : « Patience, patience, j’arrive ! » N’a-t-il rien fait d’autre qu’arriver et s’en aller ?

Je me résigne, je gratine et j’attends…  

Allez temps ! Magne-toi, je deviens impatient !

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