Je n’ai pas fait d’analyse précise et sans doute y a t-il de probables confusions mais le fond me semble là. J’y vais donc sur la pointe des pieds.
Traquer les effets pervers comme je souhaitais le faire à l’ouverture de ce blog, est devenu affaire banale. Une affaire courante que tout le monde constate sans forcément se rendre compte qu’il s’agit d’une résultante ou d’une conséquence fâcheuse que l’on oublie toujours d’anticiper lors d’une nouveauté qui surgit dans le quotidien.
Dans la journée de ce jeudi, pas moins de trois médicaments étaient en rupture de stock et l’un d’entre eux prescrit en remplacement pour éviter une trop grande attente, n’était pas disponible, il ne le sera que demain.
Les grands groupes pharmaceutiques n’ont que faire des états d’âme de la Sécu. Leur métier n’est pas la philanthropie mais de gagner toujours plus d’argent. A ce jeu, le toujours plus est sans fin, une sorte de tonneau des Danaïdes qui ne se remplit jamais.
L’obligation de prescrire un générique au lieu du princeps c’est-à-dire le médicament d’origine, l’original, ne convient pas du tout aux laboratoires de recherche. Progressivement, ils arrêtent une production avant la tombée dans le domaine public et créent un nouveau médicament. Ils tiennent la même conduite avec ceux déremboursés. Certes, cela favorise et renouvelle la recherche mais l’intention n’est pas celle-ci, c’est une conséquence qui choit automatiquement.
De la sorte, on se retrouve de plus en plus en rupture de stock dans les pharmacies et les grands groupes commerciaux sur le net prennent le relais avec des copies au prix très abordable et dont tout le monde doute de la sincérité. Des médocs souvent frelatés, ou du moins peu sûrs, venus de Chine ou d’ailleurs.
La médecine bat de l’aile, la pharmacie renait de ses cendres régulièrement pour soigner son compte en banque. Les officines s’étendent en surface de produits de beauté, ou de confort, concurrençant sérieusement les supermarchés. Principe des vases communicants : si l’on perd d’un côté, il faut gagner de l’autre. Normal, c’est un commerce avant tout, fut-il de médicaments à la base. D’ores et déjà, il semblerait que la parapharmacie ne soit plus un simple complément d’officine mais qu’elle prenne bel et bien le pas sur la pharmacie dans les grandes villes tout au moins, si l’on en juge par les surfaces de vente et les placardages publicitaires démesurés. Les produits de confort sont très efficaces si vous suivez une hygiène de vie impeccable, conseillée en accompagnement, autant dire que votre santé s’améliorerait sans l’apport de ces compléments. L’affaire est juteuse, que vont-ils inventer encore en marge de la médication ?
Rien ne ressemble plus à un commerce qu’un autre commerce, pour le reste débrouillez-vous.
Vivre dans la nature est de bon conseil et souvent de bon aloi. Hélas, même au fin fond d’un coin sauvage, on ne sait plus comment se soigner avec ce que l’on trouve dans son environnement. Là, on ne commerce plus, on compose et si l’on parvient à s’acclimater, il reste encore du bon temps à vivre loin de la confusion.
Le monde file sans se soucier de l’individu… On s’accommode et puis voilà. Mieux vaut avoir l’esprit tourné ailleurs en espérant qu’il reste un peu d’humanité.
Y en a-t-il eu un jour ?
*Philanthropie=amour pour l’homme. Bienveillance et bien faisance pour les autres personnes sans contrepartie.