Rigoulade n’a rien à voir avec rigolade. C’est un vocable né spontanément, il y a tout juste une heure. J’étais en train de cuisiner à l’inspiration. J’adore la cuisine intuitive qui surprend toujours, en bien ou en mal. Un mets totalement inédit, sans nom. Il m’en fallait un et puisque qu’il y avait du riz, j’ai commencé par « ri », le reste est sorti tout seul dans l’urgence, sans résonnance avec les autres ingrédients. C’est mon côté facétieux, fantasque, parfois farfelu qui a pris le dessus. Je balance et puis voilà !
Pour une rigoulade, il vous faut du riz, des moules d’Espagne, des champignons en mélange, de la crème fraîche et quelques épices (curry, de l’écorce de citron passée à la moulinette). De l’ail, du sel et du poivre.
Avec des ingrédients frais, il faut plus de temps mais c’est plus goûteux, j’imagine. Pour aller plus vite vous pouvez acheter des moules surgelées, il y en a de bonne qualité, et des champignons (en mélange) en boîte ou en bocal.
Cuisez le riz à la créole (à l’eau bouillante) puis réservez.
Faites revenir rapidement à feu vif, sans le brûler, de l’ail écrasé dans un peu d’huile d’olive (En vous servant de votre main comme d’un éventail pour ramener la vapeur sous vos narines, l’huile doit sentir l’ail). Versez vos moules et laissez évaporer le liquide de végétation, en grande partie mais pas totalement, toujours à feu vif. Ajoutez l’eau des champignons et réduire. Incorporez tous les champignons. Salez, poivrez. Faites suivre la crème fraîche avec du curry à votre convenance (pincée, cuillère à café ou plus) finissez avec de la poudre de citron séché* en bonne quantité. Laissez réduire un peu, puis ajoutez le riz.
Servez chaud. Les restes peuvent être réchauffés au micro-onde avec du fromage râpé, le lendemain.
Ce plat a été inventé ce soir. Avec ma pratique de la cuisine, j’imagine s’il faut travailler à feu vif ou à petit feu. Dans ce cas, il faut travailler vite et à feu vif.
Evidemment toutes les idées sont bonnes sauf à utiliser trop d’aromates ou d’épices… A vous de voir.
*Durant l’hiver, je collecte des citrons non traités, chez des amis. Avec un économe « chirurgical », je réalise des zestes fins (sans la partie blanche qui peut apporter un peu d’amertume). Je les étale sur du papier blanc, et laisse sécher quelques petits jours. Les zestes sont plats au moment du prélèvement puis se tortillent, se ratatinent pour ressembler à des bouts de ficelle et perdent leur couleur jaune en brunissant. Ne pas s’inquiéter, le goût est préservé. Réhydratés, ils reprennent leur forme initiale, dans un navarin, une tajine, par exemple. Dans le cas du jour, je passe les écorces à la moulinette électrique pour obtenir une poudre. Il en faut une bonne cuillère à soupe et même plus. Cette poudre de citron peut servir dans la pâtisserie. De la sorte, le citron a une double fonction, jus et zeste.
J’ai oublié de photographier l’ajout du riz mais vous imaginez facilement. 🙂
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