« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » selon Nicolas Boileau. Le président Macron préfère la métaphore pour se faire comprendre du grand public. De son électorat surtout, déjà convaincu, de connivence, capable de décrypter l’image présidentielle ainsi évoquée.
Le ruissellement vient d’en haut dirait M. de La Palice mais pas forcément du ciel. C’est ce que pense le Guide, cent fois sur le métier il faut remettre l’ouvrage, ça finira par payer. On le comprend aisément.
Les métaphores c’est joli et ça ne coûte rien, juste un peu d’imagination et le tour est joué. Suffit-il de le penser et de le dire pour que ça marche ?
Le président s’est d’abord soucié d’alléger la charge des premiers de cordée pour qu’ils grimpent plus vite afin que le ruissellement commence à suinter un peu. Il n’a pas imaginé une seconde que les gros chefs d’entreprises ne sont pas forcément des philanthropes, qu’ils pourraient utiliser l’argent épargné pour leur plaisir et non pour celui des autres. Yacht plus luxueux par exemple avec ce pécule inespéré, cela reste possible, ou toute autre extravagance. Dans ce cas, ce serait un éboulement qui s’abattrait sur les deuxièmes, troisièmes et autres de cordée. Mais bon, soyons optimistes pour l’instant ils grimpent, attendons le sommet et hissons-nous sans trop nous plaindre, c’est un autre commandement présidentiel… Ave Mac !
Une chose est certaine en attendant mieux, les retraités moyens commencent à récupérer la hausse de la CSG en se désabonnant de Canal+ par exemple. Et Canal+ comme d’autres qui voient leurs adhérents les quitter vont finir par comprendre que c’est un peu la faute à Macron. Ce n’est pas une blague mais une résultante qui se nomme les effets pervers. Ces anciens confortablement installés savent qu’ils seront les derniers à ne plus payer la taxe d’habitation en risquant de subir une hausse du foncier destinée à renflouer le manque à gagner des communes. L’état a promis de compenser mais l’occasion fera le larron communal. Certains diront que la destination de ces taxes n’est pas la même… l’argent c’est de l’argent. Ces retraités classés aisés ruisselaient sur leurs enfants en difficulté, leurs petits enfants aussi et parfois sur le voisinage moins fortuné en offrant un téléviseur ou un réfrigérateur encore en état de marche. Ils font vivre les commerces de proximité, ils iront désormais plus souvent au supermarché et feront plus attention aux dépenses en prévision d’autres surprises. Tout s’enchaine évidemment.
Déjà, ces retraités ne ruissellent plus, les premiers de cordée ne ruissellent pas, on espère « pas encore ». L’avenir nous le dira.
Il y avait sans doute un moyen plus souple, moins brutal d’éviter de s’attaquer toujours à la même catégorie sociale en partageant les efforts pour que premiers et autres de cordée amorcent leur escalade en cadence … Heigt-ho on pousse vers le haut !
Tout en haut c’est le mutisme, on n’entend rien pour le moment et pas même une goutte de sueur ne choit pour signifier qu’ils tirent la langue.
Il reste à espérer qu’ils ne se secouent les puces…
Puisse Saint Emmanuel avoir pitié de nous et songer à nos cadeaux, hélas fêté le 25 décembre… Le Père Noël est déjà passé la veille.
Le premier de cordée tout en or et les autres de corvée… (Cliquez sur l’image)