La dame qui voyage en filigrane projette sa silhouette gracile çà et là, s’accroche à un mur et puis « s’évanesce » comme un nuage qui s’évapore sous les rayons du soleil.
Elle est la reine des sous-bois, des images mi-claires mi-obscures, la reine des clichés qui hésitent à sortir de l’ombre. Elle diffuse, tout en nuances de gris, les mille et une lueurs blafardes d’une femme peu bavarde. Pourtant, en quarte ou en tierce, elle pique et laisse sans voix, elle touche en brèves escarmouches. Ses images de demoiselles libellules font mouche à chaque fois et ses commentaires parfois « daliens », quelques fois « vandamiens » interpellent et laissent le doute en suspens.
Elle champignonne souvent. Clitocybes, mousserons et coprins n’ont aucun secret pour elle. On devine sa préférence pour le fragile, l’éphémère, le ténu, le frêle. La dame au chapeau léger vagabonde sous les cloches à lamelles en boudant les asques du gros bolet. Son image tout en flou suggéré est fine et fascine…
La dame énigmatique se faufile dans un espace diaphane comme une ombre mystérieuse de la vie. A pas feutrés, silencieuse et furtive elle passe, laisse sa trace, presque invisible en filigrane.
Avec elle, l’obscur s’éclaircit, le clair s’assombrit, elle ne connait pas la grisaille, ses nuances se déclinent en floutages grisés ou en tendres couleurs diluées…
Fouinant dans la nature, à l’affût d’une idée vagabonde, son œil aux aguets cherche une image puis jette en poudroiement des milliers d’étincelles qui s’accrochent au firmament.
Toutes ces images appartiennent à Claire et donnent une idée de son talent.
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