Le diable.

Le diable ou le Bon Dieu.
Faut pas rêver, le diable a pris le dessus.

C’est comme dire « C’était mieux avant ». Avant, on ne voyait jamais une vieille dame ou un vieux papi de nos quartiers se dépêtrer avec des affaires qui n’étaient plus de leur âge. Basculer une barrique ou déplacer une grosse jarre, il y avait toujours quelqu’un pour le faire. Ça s’appelait « donner un coup de main ».

Je me suis assez plaint de ne trouver personne pour me dépanner en tuf afin de rendre mon chemin un peu plus carrossable. Rien. Personne n’a rien lu, rien entendu, rien vu.

Vous connaissez l’histoire du sacristain qui se confessait ?
Le curé, bien installé à sa place de purgeur de péchés au fond du confessionnal, l’interpellait :

– J’ai remarqué que quelqu’un boit mon vin à la cave, t’as pas une petite idée par hasard ?

Le pauvre homme chargé de la bonne tenue de la sacristie et de l’église restait muet jusqu’au moment où n’en pouvant plus, se leva, ouvrit la portière du confessionnal et dit :

– Mon père, on n’entend rien de l’autre côté ! On change de place ? Vous pourrez vérifier par vous-même !

Le curé s’exécuta et prit la place du confessé.

– Dites-moi, quelqu’un couche avec ma femme lorsque je ne suis pas à la maison ? Vous avez une petite idée ? Demanda le sacristain.

Une fois, deux fois, trois fois… Pas de réponse. Le prêtre quitta son poste, ouvrit la portière et totalement convaincu qu’il ne faut point parler des choses qui fâchent, déclara :

– Vous avez raison, on n’entend rien du tout de l’autre côté !

Le triste cocu s’en tira à bon compte sans « Je vous salue » ni « Notre père » à débourser. L’homme d’église, démasqué de longue date sans le savoir, s’épongea le front se jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Il saura désormais s’occuper de la gente dame sans attirer le moindre soupçon.

Hé bien, c’est pareil de nos jours. Personne ne voit rien et n’entend rien. Tout le monde fait la sourde oreille. Une cécité et une surdité de circonstance, bien venues pour n’être point dérangé, chacun se démerde avec ses problèmes.

Vous savez, une machine à laver c’est lourd, même très lourd. L’orage a fait son œuvre, le lave-linge a rendu l’âme lorsque l’éclair a eu l’outrecuidance de percuter son programmateur. Il a fallu en acheter une autre et un diable par la même occasion pour la transporter tant bien que mal. Cahin-caha et plus caha-cahin que l’autre version. Bien sûr on n’en meurt pas mais ça rend triste et surtout on réalise qu’en vieillissant, on est seul. Désespérément seul et impuissant.

Bien ! C’est ainsi, on ne peut rien y faire, alors on s’y fera…

Un diable, à quelque chose est bon. Sorte de chariot pour transporter les lourdes charges qui doit son nom aux poignées rouges en forme de cornes. C’est ce que l’on raconte pour expliquer l’origine du mot. Le mien ne ressemble en rien à un diablotin. Un engin écorné bien solide qui donne un satané coup de main à la besogne.

Si j’ai péché en écrivant cela, que le diable m’emporte !

Pas tout de suite, la vie s’en chargera., s’ils s’y mettent à deux, je suis cuit, je perds toutes mes chances.

Voilà bien une affaire qui sauva ma journée d’écriture. De tristesse à confesse, il n’y a guère de long chemin.  😈

C’est tout de même un peu mieux flanqué d’un lantana…

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