L’idée est toute fraîche de ce matin. Quelqu’un écrivait en commentaire à la suite d’un post que je venais de larguer sur Facebook : « Ça fait du bien de vous lire… »
Evidemment cela me fit plaisir et aussitôt, je lui répondis à peu près ceci : « Quel plaisir de l’apprendre aussi ! 😉 François, je suis un éternel gamin, je m’amuse et je partirai sans doute sans sortir de l’enfance. La vie est belle, il faut éviter les « problémages » ou l’art de s’inventer des problèmes qui ne font que la compliquer inutilement. »
Ma réponse fut instantanée et mérite développement. Si je m’estime éternel gamin alors que je suis plus près de la fin que du début, c’est que plein d’usage et raison, je suis parvenu à basculer du côté souriant de la vie. Il n’y a plus de temps à perdre en « problémages » comme j’aime désormais à le dire. Cet art de cultiver les problèmes, de voir le mal partout. Chercher des noises à tout bout de champ n’est que ruine de l’âme. Hélas, la vie, même lorsqu’on la veut douce, n’est pas un long fleuve tranquille car nous ne sommes jamais seuls au monde.
Mes interventions sur Facebook sont toujours souriantes. Je ne fais aucun effort pour cela, c’est ma nature profonde. J’envoie des sourires soutenus par des traits d’humour. Je détourne des images ou les livre telles quelles mais avec un mot ou une légende inattendus. Cela m’inspire toujours autre chose que la simple vue de l’image. De l’humour pur et simple ou une idée qui va plus loin, qui interpelle parfois. Mais il existe tout de même un obstacle à franchir pour certains qui ne me connaissent pas bien. Souvent, ma manière trop sérieuse, en apparence seulement, de présenter les choses, alors qu’il s’agit de dérision masquée, est trompeuse. Je découvre au commentaire de certains que j’ai été compris au premier degré, que ma boutade a été prise au pied de la lettre et tombe à plat. A aucun moment, ils ne se sont douté que mes mots étaient travestis pour dégager un autre parfum au-delà du sens commun. Tout ceci ne me décourage point, je poursuis inlassablement sans détourner mon estampille, ma marque de fabrique, avec l’espoir d’être découvert un jour. A l’occasion d’un mot débusqué plus facilement que les autres, la lumière jaillit et là c’est un réel plaisir d’être compris.
« L’adulte dépassé » à la connotation sibylline n’est donc pas à prendre au premier degré. Il ne s’agit pas de l’adulte dépassé par les évènements mais de celui qui a franchi une étape ultime. Au lieu de se cantonner dans l’esprit adulte, il bascule à nouveau dans l’esprit enfantin qui prend la vie du bon côté à un moment où il constate que les jours filent et que le temps n’attend plus. « L’adulte dépassé » est donc un état esprit, une « philosovie » qui exprime une idée très éloignée de la simple signification minimale de ces mots. Une personne qui a franchi les étapes de la vie du stade nourrisson à celui d’adulte et finalement choisit de retourner en enfance en oubliant sa condition. Une transformation dégagée de toute analyse perverse pour ne pas gâcher le bonheur d’une insouciance retrouvée.
J’ai l’ambition de partir avec ce bagage, c’est probablement ainsi allégé que l’on croit parvenir plus facilement aux cieux. Faisant semblant de croire, alors qu’on nage en plein doute, on se sent plus léger.
Métempsycose.
La deuxième vie d’un châtaignier.
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