La bonne impression.

J’ai beau être un observateur aiguisé, un capteur de sentiments et d’émotions en tous genres tout en restant rationnel, très attaché à l’objectivité, je demeure un incorrigible rêveur. Ce qui, par corollaire, fait de moi un éternel déçu.

Je suis un être capable d’anticiper la désillusion qui guette les autres, rarement pour moi. Je me doute parfois d’une fiabilité peu sûre, labile, d’une personnalité très avenante en apparence capable de me filer entre les doigts à tout moment. Je m’en doute, je le présume, je le sens, j’en ai des signes, des preuves flagrantes, je reste optimiste malgré tout. Sans doute, s’agit-il d’une trop grande confiance en moi comme si j’étais capable de gérer, dans le sens que je souhaite, les divers états d’âmes des autres. Je suis toujours surpris comme un bleu, un novice, lorsqu’on me file entre les doigts. Je n’ai rien vu venir, je suis un perpétuel candide croyant que la confiance tient lieu de garantie absolue. Je suis très méfiant de nature, et pourtant, il m’arrive de m’engager très vite sur une bonne impression.

Ce n’est pas nouveau, c’est même une affaire très ancienne qui me poursuit sans relâche et m’étonne chaque fois que je me retrouve le bec dans l’eau. Evidemment, je sais que j’ai ma part de responsabilité. J’imagine que je suis allé trop loin, trop fort, au point de rendre la situation insupportable. Là, j’en conviens et je prends toute ma part dans la tournure des choses. Je ne m’en mords pas les doigts car ce serait enlever à l’autre toute personnalité… Il faut accepter et changer de registre pour éviter de passer sa vie à ruminer…

En écrivant le titre, ce n’est pas à cela que je pensais. Comme le clavier m’attirait à écrire ceci, je n’ai opposé aucune résistance, j’ai laissé faire. Je me suis laissé guider. En fait, il m’est arrivé de nombreuses fois de clamer ma confiance sur une bonne impression. Combien de fois n’ai-je été trop vite dithyrambique à l’égard d’un artisan, d’un entrepreneur pleins de promesses. Toutes cartes sur table posées, un planning établi… sans jamais rien voir venir, à ma grande désillusion. D’où me vient cette fâcheuse habitude de me réjouir trop tôt ? Je n’en sais rien, c’est ma grande faiblesse.

Il m’arrive de mettre en garde quelqu’un qui se montre emballé devant le grand art affiché par un maître d’œuvre. « Attends un peu avant de l’encenser de la sorte »… Quelques jours plus tard, l’œuvre accomplie menace de s’effondrer. Alors, les humeurs ne sont plus les mêmes. Je suis incapable de m’appliquer cette règle. Je m’emballe trop vite aussi. Je rechute à chaque fois.

On a pour habitude de dire qu’il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, il faudrait faire chauffer sa confiance une dizaine de fois avant de la donner.
La bonne impression n’est qu’une impression comme les autres et la mauvaise, tout aussi relative, se révèle parfois digne d’une confiance solide et durable. Rester mesuré en tout circonstance.

La bonne impression trahit une attente exagérée dans la résolution d’une inquiétude qui vous mine. Une affaire de peu d’importance portée au rang des priorités absolues…

Vous n’avez pas bien compris ? Pas grave. Que m’a-t-il pris aujourd’hui ? Me voici devant un sujet futile et brouillon d’après fêtes… Une sorte de jeu de « je » plus prononcé que d’ordinaire. C’était juste pour passer le temps. L’impression finale n’est pas terrible, j’espère que d’autres écrits feront meilleure impression…

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