Tourner en bourrique. (Cliquez sur les images)
Aujourd’hui, j’ai envie d’aborder un sujet inhabituel et sans doute surprenant dans ce blog un peu débridé. Une envie d’élucubrations pas totalement loufoques puisqu’il existe bien un fond de vérité, disons de réalité qui ne saute pas d’emblée à l’esprit. Il faut chauffer un peu les méninges, frotter les neurones à la réflexion et peut-être, alors, surgira l’once de lucidité.
Certains connaissent mon goût pour le turf. Paris-Turf, un quotidien national dédié aux courses m’avait demandé de collaborer, d’écrire quelques « Billet » et « Point de vue » pour sa Une. Toujours un peu décalé, jamais départi d’une pointe d’humour, j’avoue que je me suis régalé pendant quelques années. J’ai dû arrêter car j’estimais avoir tenu suffisamment longtemps sur du vécu ancien. Cela faisait une vingtaine d’années que je n’avais fréquenté un hippodrome et mon stock d’anecdotes s’épuisait. J’ai gardé malgré tout une antenne sur Vincennes, Chantilly et Cie.
Il y a quelques temps, j’observais une personne qui s’ennuyait et s’amusait en fin d’après-midi à faire son tiercé, quarté ou quinté alors que la course était déjà courue depuis deux bonnes heures. Ce turfiste du dimanche en milieu de semaine faisait le papier, c’est-à-dire qu’il étudiait les données de l’épreuve pour coucher quelques numéros qu’il aurait joués le matin. Rien n’est moins sûr qu’il eut fait le même jeu. Là encore est toute la subtilité des tromperies de l’esprit… se distraire en se leurrant.
Avant l’épreuve cela s’appelle un pronostic, après la course c’est un non-sens. Même en ignorant l’arrivée, toute supputation est totalement superfétatoire puisque l’évènement a eu lieu et que la certitude existe. Toute analyse et tout calcul deviennent oiseux. C’est pure vue de l’esprit destinée à tuer le temps comme on ferait un sudoku. Vous voyez ? Insensé que calculer des probabilités lorsque la certitude est déjà affichée même hors de votre connaissance.
Mais son idée était bonne puisque c’était pour la forme, pour de faux plutôt. Tuer le temps est toujours une belle affaire lorsqu’on s’ennuie, que ce soit en tout bon sens, en contre-sens comme en non-sens. Sensé et insensé n’ont de sens que si vous êtes censé vous amuser sans ces soucis qui sans cesse sermonnent la cervelle.
Qui sait savourer cette salade, saisir cette sapidité qui sert à savonner le temps ?
Moi, sans doute ! Je m’ennuyais aussi, alors ça se termine en marmelade…