Bouillons de culture.

Les périodes préélectorales sont très propices aux bouillons de culture. La ressemblance est frappante avec la pratique courante en biologie.

Les chercheurs préparent un liquide pour le développement de cultures biologiques et microbes. Il existe un système très pratique qui s’appelle la boîte de Petri très facile d’utilisation, manipulation et observation.

C’est exactement ce qui se passe à l’heure préélectorale dans la politique française et probablement d’ailleurs aussi. Chaque parti possède sa boîte de Petri expérimentale où bouillonnent micro-organismes utiles et microbes malfaisants.

Les écologistes ont rapidement mené l’expérience pour écarter dans la nature l’élément jugé toxique. Eva Joly peut à loisir battre la campagne sans trop de contrariétés. Elle est désormais baptisée la « madame propre » du paysage politique français.

Les boîtes de Petri socialistes sont multiples. La boîte régionale des Bouches du Rhône est en passe d’éradiquer le Guérini hautement toxique si l’on en croit les instances dirigeantes du PS. Jusque-là, très bénéfique, sachant ratisser large pour le parti, il ne serait plus en odeur de sainteté. Le soutien Robert Navarro héraultais de François Hollande va bientôt activer sérieusement la division du  PS. Pour l’heure, il monte en température.

La boîte de Petri des prétendants à la candidature suprême est en ébullition. Plus l’échéance approche et plus les différents organismes qui la composent entrent en activité toxique. Tantôt Martine, tantôt Ségolène, très peu François qui semble le moins virulent. Ségolène vient d’ailleurs de s’attaquer à François « l’inactif » chronique puis à Martine qui n’a que la défaite de 2002 à son actif. L’expérience bat son plein, on attend de voir ce qu’il en sortira.

Du côté de la droite, les boîtes à microbes sont nombreuses et les enzymes gloutons fourmillent. Il en sort de tous les côtés, de sorte que le microbe dominant a du souci à se faire quant à son autorité légendaire. Chacun sait qu’il existe des mutations génétiques responsables de résistances qu’on ne connaissait pas jusque-là. C’est l’occasion rêvée pour prendre la place laissée par la bactérie majeure en état de faiblesse.

La lutte pour les postes à Paris est en pleine activité. Les présidentielles sont devenues l’occasion de montrer ses muscles ou mesurer ses forces. Et là, ce n’est plus de bouillon de culture qu’il s’agit, mais carrément de maladie auto-immune  interne à l’UMP.

Il s’agit bel et bien d’une maladie due à une action anormale du système immunitaire du parti majoritaire. Les substances de défense, tous ceux censés protéger le président, communément appelés anticorps, s’attaquent sans raison apparente à certains organes comme s’il s’agissait de corps étrangers. Une sorte de bagarre intestine généralisée et anarchique qui conduit généralement à une issue fatale. Il arrive que l’organisme sorte vainqueur de cette attaque fratricide… l’avenir dira dans quel état.

Les électeurs, apparemment très peu considérés, assistent impuissants à cette mascarade généralisée, mais lorsque l’élection sera toute proche et que les équipes chanteront la Marseillaise en rangs serrés pour flatter le bulletin, les moutons de Panurge auront déjà tout oublié pour remplir allègrement les urnes de leurs bons points.

En attendant, bien évidemment, le prochain quinquennat et son nouveau bouillon de culture.   


 

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