La nature a ses raisons…

Je ne croyais pas si bien dire en publiant hier, sous le titre « Mystère ».

Les grenouilles étaient emprisonnées dans une cuve fermée sous la chaleur étouffante et le noir absolu. C’était incompréhensible. J’avais ma petite idée, c’était la bonne.

Il n’y a de science, donc de connaissance, que du caché disait Gaston Bachelard. Je choisis toujours le même exemple, un clou qui rouille, une bougie qui brûle et un corps qui respire sont des phénomènes visuels totalement différents qui répondent pourtant à la même loi de l’oxydation, lente ou accélérée. Sa définition de l’esprit scientifique me semble parfaite : « L’esprit scientifique doit se former contre ce qui est en nous et hors de nous, l’impulsion et l’instruction de la nature. »

Accéder à l’esprit scientifique est donc une lutte contre sa nature propre, d’abord. Il n’est pas acquis, pas donné à tous. Il faut lutter contre ce qui est en nous l’impulsion de notre nature, c’est-à-dire combattre les croyances fallacieuses et l’anthropomorphisme (égocentrisme). Il faut combattre ce qui est hors de nous, l’instruction de la nature, c’est-à-dire déjouer le spectacle trompeur qu’elle affiche, le clou, la bougie et la respiration répondent à la même loi scientifique…

Pour en revenir à nos grenouilles, je savais bien qu’il y avait une raison cachée au phénomène décrit dans le texte précédent. Je croyais avoir libéré les amphibiens en les transférant dans le plan d’eau voisin, plus aéré et sans doute plus giboyeux.

Ce matin, les grenouilles avaient disparu du plan d’eau. Etaient-elles immergées, en vadrouille ailleurs ? Et bien non ! Elles étaient retournées dans leur cuve. Deux seulement, la troisième est introuvable. Le seul accès possible est le trou du trop-plein dont le diamètre est inférieur à la largeur d’un timbre élémentaire, j’y pensais déjà mais je me demandais, comment en grandissant et grossissant, le batracien pourrait se libérer… Mieux vaut laisser la nature faire et ne pas se poser des questions dont on fausse toutes les réponses.

La nature a ses raisons qui dépassent parfois notre entendement étriqué, dévoyé par des sentiments qui nous engagent sans effleurer la vie de l’autre. On imagine, on pense à la place des autres et ce n’est pas toujours de bon aloi.

Nous en avons des exemples tous les jours autour de nous lorsque les biens intentionnés interviennent guidés, uniquement, par leurs impressions et sentiments.

Les grenouilles vivront désormais dans leur cuve, je n’irai plus les déloger en leur promettant meilleur univers. Je suis définitivement convaincu que je n’ai pas une tête d’amphibien, je ne sais pas coasser, je n’ai pas les pattes palmées, ni des ventouses au bout des doigts… Laissons grenouilles vivre tranquillement.

Coâ ! coâ ! Voyez, même en les imitant, nous sommes ridicules ! Onomatopée ne vaut pas réalité !

Quand les grenouilles font de la géométrie : la symétrie par rapport à une droite…
Après l’écriture de ce texte, la troisième avait rejoint les autres… Si cela n’est pas une réponse à nos stupides sentiments… (Cliquez sue les images)

 

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