Cet homme est formidable. Il ne voit rien comme les autres. Son regard sélectif de sélectionneur voit dans les coins et recoins, là où personne ne voit rien. Devant son écran télé, le téléspectateur est trahi par une image partisane qui joue souvent contre la France en ce moment. Oui, si Villa a marqué le premier but c’est qu’il a eu le bonheur de tirer hors de portée du gardien sinon il aurait raté la cage. Et, si Ramos n’avait cherché à marquer le deuxième, il aurait tiré dans les nuages. Hormis ces accidents, il n’y a eu que des bons moments prometteurs, enthousiasmants au cours desquels la France a montré de bonnes choses. Henri c’est normal, il va le préparer pour le mondial.
Le français est pessimiste et son œil est déformant… quel bonheur si nous étions des Domenech.
Les fermetures d’usines seraient des portes ouvertes aux aérations, les délocalisations du bonheur pour les autres, les inondations une bonne nouvelle pour les nappes phréatiques, les tremblements de terre un bon moyen de relancer la construction de logements… Même critiqué, chahuté, notre sélectionneur/entraîneur en chef demeure imperturbable. Il promet le meilleur pour demain en produisant le pire aujourd’hui. Il expulse le mauvais quand on joue pour de faux et garde le meilleur pour l’Afrique du Sud. Voilà le président qu’il nous faut. Inébranlable, il sait le bonheur d’attendre sans esquisser le moindre agacement, le moindre mouvement d’épaule intempestif, cher à notre président actuel.
Peu de gens auraient résisté à tant de pression.
En Afrique du Sud sévit actuellement une ferme des célébrités. Peut-être qu’au mois de juin, à la surprise générale, notre général y conduira-t-il nos troupes jusqu’à la finale.
Alors là, notre Domenech méconnaissable perdant flegme et sang froid pourrait nous infliger : « La ferme maintenant ! » avant de tirer sa révérence annoncée.
Ca ne lui ressemble pas mais en serait capable, le bougre !
Ayant perdu sa placidité, il nous resterait l’expression : « lucide comme Domenech ». Sait-on jamais ?