David n’a pas vaincu Goliath.

 

David Servan-Schreiber s’est battu contre la maladie pendant vingt ans en étant le défenseur des mécanismes d’auto guérison présents dans le cerveau humain et du mode de vie à base de nutriments adaptés.

Il s’est bien battu et a donné beaucoup d’espoirs…

J’avais une amie qui ne connaissait pas l’existence de David Servan-Schreiber, mais combattait la maladie par la médecine douce et le magnétisme. Elle disait qu’elle avait été sauvée par son radiesthésiste qui avait détecté puis guéri une tumeur maligne. Elle tenait des propos élogieux pour son sauveur qui lui avait, en outre, évité chimio et rayons. En poussant plus avant la discussion, mais tout à fait incidemment car les personnes présentes, admiratives devant une si belle histoire en avaient perdu le sens de l’objectivité, nous apprenons qu’elle avait consulté un cancérologue. Ce dernier avait détecté la tumeur, avait opéré puis traité la patiente.

Cette amie de 30 ans que je revoyais régulièrement au moins une fois par an pendant un mois, est repartie fâchée sans l’avouer. Elle n’a plus donné signe de vie car j’avais eu l’outrecuidance de lui suggérer de ne plus consulter de médecin en cas de récidive puisqu’elle affirmait que son sauveur était bien le magnétiseur. Ceci pour éviter tout quiproquo. Cela m’a valu son inimitié définitive. Paix à son âme encore en vie en souhaitant qu’elle ne tombe entre les mains d’un marabout qu’elle rêvait de rencontrer. Elle croyait beaucoup dans la force attractive de ces personnes, persuadée qu’elle gagnerait un gros lot un jour… c’était dit. Comme sa vie continue à courir, l’espoir n’est pas clos. C’est le pouvoir induit par la carotte fixée devant vos yeux qui vous fait avancer dans l’espoir de la croquer un jour.

David est parti, et n’a pas vaincu Goliath, ce géant que personne n’a jamais terrassé et termine toute vie.

David Servan-Schreiber déclarait lors d’une interview : « La première idée qui me console, c’est qu’il n’y a rien d’injuste dans la mort. Dans mon cas, la seule différence, c’est le moment où ça arrive, pas le fait que cela arrive. La mort fait partie du processus de vie, tout le monde y passe. En soi c’est très rassurant. On n’est pas détaché du bateau. Ce n’est pas comme si quelqu’un disait : toi tu n’as plus de carte, tu ne peux pas monter. Ce quelqu’un dit simplement : ta carte s’épuise, bientôt elle ne marchera plus. Profites-en maintenant, fais les choses importantes que tu as à faire. »

« L’important est le moment où ça arrive » devrait suffire à pratiquer le carpe diem dès qu’on est conscient de cela et non en fin de vie lorsque la mort frappe à votre porte. Lutter contre les formaldéides, les phtalates  ou toute autre substance pouvant induire un cancer, relève plus du chimiste que du commun des mortels. Ce n’est pas donné à tout le monde. Vivre sainement pour durer et recevoir une poutre sur la tête serait également rageant si l’on avait le temps de s’en apercevoir.

David est parti, courageux et utile. « Profites-en maintenant, fais les choses utiles que tu as à faire »… on se trouve toujours des choses utiles après les choses utiles lorsqu’on s’accroche à la vie. La mort, elle, fait la sourde oreille.

Alors carpe diem, sur le champ, la mort est toujours à côté de nous, qu’elle soit révélée ou non par la maladie.

Arriver au bout de la vie pour dire : « J’ai bien vécu, je ne regrette rien. » c’est qu’il est temps de partir. Etre conscient pour déclarer : « J’ai bien vécu, je ne regrette rien mais dommage j’aurai bien voulu encore un peu. » c’est avoir apprécié la vie.

 

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