Fleur d’althéa. Si belle…
Notre planète qui héberge les humains est bien ahumaine. Elle répond aux lois de la nature, aux lois physiques, sans sourciller et sans se soucier de nos états d’âme. Elle n’agit pas, elle est agie car elle n’y a aucune intention dans ses mouvements bénéfiques ou désastreux. Elle est mue.
La dynamique des plaques tectoniques qui influe sur les failles sismiques n’est que le « jeu » de mouvements qui se produisent dans les tréfonds de notre globe. On n’y peut rien sauf à éviter de construire dans ces endroits instables connus aujourd’hui.
L’Italie vient de payer un large tribut à ces mouvements prévisibles parfois mais très peu craints à cause de leur fréquence multi-générationnelle. Une échelle qui dépasse la vie d’un humain et entretient l’esprit de fausse confiance.
Le monde a ses règles que l’homme dérègle progressivement. Il détruit l’ozone qui protège contre les rayons ultraviolets, il dérange le sous-sol en pompant, fracturant sans trop se soucier des conséquences malheureuses que cela peut induire.
A l’heure où j’écris ces lignes, on compte 190 morts dans la région du Latium et 57 dans celle des Marches. Le bilan final sera probablement supérieur à ce nombre de 247 actuel.
La terre a frappé mais elle est ahumaine, c’est-à-dire qu’elle ignore tout de l’homme et rien n’est intentionnel dans ses mouvements catastrophiques, qu’ils soient atmosphériques ou tectoniques. Mais « l’homme est un loup pour l’homme » en actionnant ses plus bas instincts pour détruire sciemment ou instinctivement ses semblables, il montre là, son caractère inhumain.
Quelles que soient les explications, ahumaines ou inhumaines, des gens souffrent, des gens meurent. Ils sont interdits de vie comme par un jeu de hasard qui tombe sur eux. Le hasard n’existe pas, il n’est que l’autre nom de la nécessité lorsqu’on ignore les effets de surprise comme la prévisibilité souvent inopérante.
Une fois de plus, on enverra des mots, on enverra des fleurs, on enverra des regrets. On allumera des bougies en espérant des « plus jamais ça » qui ne cesseront de se reproduire.
La Terre est ainsi faite, d’issue fatale mais avant d’en arriver là, de beaucoup de plaisir à prendre si l’on y pense. Le temps ne nous appartient pas, il est ahumain aussi, mais nous laisse l’heur de cueillir au passage quelques fleurettes de joie.
Il suffit d’y songer et de glaner çà et là ces petits bonheurs passagers. Ils ne font que filer.
… et si fragile.
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