Un clin d’œil aux personnes qui ont préparé la soirée. Je leur dédie ce texte.
Il sait combien il est difficile de me bouger de la Zinella. Si je m’étale dans le blog, on a très peu de chances de me rencontrer ailleurs.
Il avait « mandaté » mon épouse pour me convaincre d’une invitation dont je n’étais pas averti. Apparemment tout le monde savait que je serai là, sauf moi. Me connaissant, ma femme n’a pas trop insisté et puis dans un élan inhabituel pour les réunions en grand nombre, je me suis laissé faire. Ce ne fut pas instantané vous vous en doutez. J’avais pas mal festoyé jusque-là, deux mois pratiquement sans discontinuer, ma surcharge pondérale est là pour en témoigner. Un été de tous les dangers, plus que jamais j’avais pris trop d’importance abdominale. Au diable le kilo supplémentaire, allons-y pour un autre tour !
Ce soir en rentrant, je vous raconterai la suite.
La soirée fut très sympathique et bien organisée. Evidemment, c’étaient les femmes qui étaient aux commandes. Nous étions tous positionnés à notre convenance sur la terrasse face à l’église. Les lumières du village semblaient paisibles et sur la Piazzona des lueurs s’agitaient. Un monde inhabituel par les temps qui courent circulait en rond pour une mise en ordre comme les hirondelles rangées sur un fil se préparent pour la migration automnale. La procession de l’Assomption s’apprêtait à démarrer dans les rues du village. Sous le ciel étoilé, la soirée était calme comme l’atmosphère de notre rassemblement était paisible.
Elles étaient toutes là. Des femmes de notre village que je ne vois pas souvent à cause de mon exil doré. Certaines rencontres dataient de notre adolescence mais les airs connus de famille sont vite revenus à la surface.
Vous l’imaginez, le rosé de nos contrées était bien frappé, le rouge gouleyant et les plats préparés par les copines étaient à la hauteur de l’évènement. Pissaladières très réussies, beignets de courgettes, d’aubergines et de calamars en abondance. La charcuterie circulait sous les narines, nous piochions d’un geste machinal alors que nous étions en pleine conversation. Le fromage passa trop rapidement à mes côtés, j’eus vite fait de l’oublier. Trop tard ! Et puis les desserts, salade de fruits de saison, tartes aux framboises et aux oranges amères agrémentées de croisillons qui connaissaient parfaitement la géométrie des diagonales. Un tiramisu de bonne facture ponctuait la fin de cet apéritif plus que dinatoire. Beaucoup de choses ont dû m’échapper, malade du bavardage que je suis.
Vous m’imaginez, sans doute aussi, je n’ai pas arrêté une seconde. Je m’étais posté près d’une lectrice assidue de mon blog, c’était pour moi l’occasion de la connaître mieux et de prendre un avis autorisé. De la sorte, j’avais une idée claire et circonstanciée de la perception de mes écrits. Evidemment, je fus ravi de ce que j’ai entendu et je remercie Annie pour sa sympathie.
Le clou de le soirée fut l’arrivée d’un chien imposant qui prenait pas mal de place après avoir salué chaque convive. Un Patou des Pyrénées qui, s’il ne montrait pas tout, était déjà un beau morceau. D’ailleurs, à propos de clou de la soirée, ma voisine renchérit en me soufflant à la bonne oreille : « Et un gros clou ! ».
Je ne vous étonnerai pas en disant que j’ai fait le plein de parlote, je n’ai pas arrêté une seconde, Annie connaissait mes écrits, elle connaît mon bagout désormais.
Ainsi vont les choses de la vie. La soirée fut bonne, je suis reparti en songeant que dorénavant, je n’hésiterai plus à me montrer davantage.
Un risque demeure, c’est celui de pomper les gens, de les lasser mais faites-moi confiance, je sais et je vois quand je dois m’arrêter pour ne pas fatiguer définitivement mes interlocuteurs.
Si j’osais et je vais oser, je pourrais presque dégager une moralité après cette soirée : Si tu veux parler moins, montre toi davantage. Hélas, ce n’est pas moi qui commande mais cette fichue oreille de toute une vie.
Ange était aux anges, il avait réussi sa soirée telle qu’il l’avait rêvée.
Chi Diu ti binidiga ! (Que Dieu te bénisse !)
Même si l’on craint l’eau bénite, c’est ainsi qu’on loue les gens dans nos quartiers.
L’hôtesse doit être honorée. Ce récit y contribue.