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Crocus du Cuscionu.
Je suis un crocus des montagnes
Né en captivité
Dans un jardin cultivé,
Une fin d’été.
Mes pétales
Injectés de violine,
Dans l’air printanier
Battent au levant,
Fragiles.
Mes étamines
De velours
Et de rouille
Regorgent de safran.
J’aime le vent,
Je vis le temps,
Le calme et la tempête
Le silence et la trompette.
Je regarde,
Je dis,
Je m’attarde,
Je ris,
Et j’attends.
J’attends
La main preste,
La dernière caresse
Leste,
Tigresse,
Qui arrache
Au temps.
Je m’en vais tranquille, pourtant.
Il n’y a de regrets,
De remords
Et de grandes émotions
Que du bris
Des choses fragiles…
Qui ne vivent qu’un temps.
