Cette anecdote connue de mes amis a été publiée dans un autre média, j’en profite pour l’inserrer ici.
Un jeune homme à la limite de l’obésité engagé dans une course cycliste de village pour coureurs régionaux était à deux doigts de finir dans les trois premiers si la chance avait été de son côté.
Bloqués par le départ de la course, des estivants ont dû patienter avant de poursuivre leur visite de la région.
Quelques kilomètres plus loin, ils portent secours à un coureur qui s’agitait dans un fossé. L’homme en surpoids semblait déjà épuisé alors que 12 km de montée l’attendaient avant d’attaquer la descente vers le village organisateur. Sans entraînement mais ne manquant pas de volonté, il suggéra aux touristes de le véhiculer jusqu’au sommet de la côte. Caché à l’arrière de la voiture, le vélo dans le coffre, il doubla un à un, bon nombre de coureurs qui le devançaient. Ayant gardé un brin de lucidité il ne souhaita pas se retrouver en tête.
Il dévala la pente pour un premier passage sur la ligne d’arrivée. Encouragé par les applaudissements nourris et l’étonnement des spectateurs, il transperça la ligne en moulinant à fond et secouant les épaules comme un vrai cycliste… Il venait de connaître l’ivresse des champions qui allait le rendre complètement déraisonnable.
Le village franchi en 3e position, il attendait la voiture pour un deuxième tour de repos. Un peu inquiets, les touristes qui le suivaient toujours, lui conseillèrent de se tenir à la portière côté passager durant toute la montée.
Le public était concentré dans le village, l’escalade pouvait s’effectuer en toute quiétude en veillant à garder de la distance avec les deux coureurs de tête.
Et puis, soudain sur un faux plat, un grand bruit. Notre Contador du jour qui soufflait comme un phoque, lâcha prise pour se retrouver dans le fossé… Les roues de la voiture avaient tordu celles du vélo en leur passant dessus.
Une à deux minutes plus tard, une voiture d’officiels s’arrêta … Une femme, organisatrice, badge autour du cou, en sortit en vociférant : « On t’a cherché partout, on nous a dit que tu avais traversé le village… par où es-tu passé ? »
C’était l’épouse de la vedette du jour que chacun savait bien incapable de faire un seul tour de circuit.
Voilà à quoi mène l’envie de franchir la ligne d’arrivée en vainqueur.
Nos touristes sont repartis bien vite en déclarant « avoir porté secours à un cycliste à terre »…
Cette histoire est garantie 100% authentique, j’étais côté passager et jure de ne plus jamais recommencer car ce jour-là, était jour de déraison pour tout le monde.