Un papillon, ici le machaon ou grand porte queue, ça vit…
(Cliquer sur les images)
Je n’ai pas l’intention de donner une leçon à quiconque, surtout en matière de croyance, c’est tellement intime… Je voulais juste partager un sentiment.
Hier soir, j’assistais à une bonne prise de bec sur FB à propos du pape François qui, si j’ai bien lu et bien compris, demandait aux pauvres de prier pour les riches. C’était probablement une boutade à la suite d’une déception concernant une posture du pontife. Il était beaucoup question de prier. Une idée a surgi immédiatement, vous connaissez mon goût pour l’aphorisme, celui-ci ne s’est pas fait attendre : Hier, on priait, aujourd’hui, on prie, demain, on priera. Si on écoute bien ce verbe PRIER, on entend PERIR à genou. Je voulais dire, on meurt quand même mais à genou, malgré toutes nos prières, l’hécatombe en tous genres se poursuit. Rien n’a jamais changé, c’est l’explication qui en découle qui se veut accommodante.
La foi comme les goûts et les couleurs ça ne se discute pas. On l’a ou on ne l’a pas, sans savoir pourquoi. Ça s’attrape et ça ne vous lâche plus. Inutile de raisonner en mode A est A avec quelqu’un dont la logique est « A peut-être aussi non A ». Pour faire de la géométrie et rester rationnel, il faut un postulat de départ et s’y tenir, sans en changer en cours de route. Or dans le cas de la foi on peut tout envisager, il suffit de penser.
Rationnel, mystique ou simple croyant chacun trouve le confort qui convient à sa vie.
La prière qui résulte de la foi est une demande de secours et celui qui la pratique joue au « pile je gagne et face tu perds » sans le savoir. C’est du gagnant/gagnant à tous les coups. Si son vœu est exaucé, c’est que le Divin a entendu et a agi, dans le cas contraire, il a entendu mais ne souhaite pas intervenir. Il a sans doute ses raisons et c’est bien ainsi. On s’en remet à Dieu quoi qu’il arrive, il faut respecter sa volonté. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter si l’on n’est pas reçu cinq sur cinq.
On peut tout penser au nom de Dieu parce qu’on est seul à penser à sa place. Nous sommes dans une légende, dans un conte de fée dont le prince charmant est Prince Dormant. On le voit partout sans qu’il n’apparaisse jamais, sans jamais prendre la parole. C’est bien commode pour tous.
Pour ma part, j’estime qu’un Dieu n’a rien à apprendre du futur. Il est le Tout et savait déjà, il y a très longtemps ce qu’on sera demain. Il n’a rien à découvrir de quiconque. Les carottes sont cuites depuis belle lurette. La définition même d’un Dieu infiniment bon et Tout Puissant balaye toutes les contractions du monde. Comment le toucher puisqu’il n’a pas d’égo ? Et qu’il n’est pas façonné de nos travers d’humains avec lesquels nous le définissons ?
Il était une fois, la foi. Une légende éternelle pour rêver car chacun d’entre nous se situe au même point d’ignorance en matière de Dieu. Que l’on soit évêque, pape ou dernier des mohicans, pas le moindre avantage pour ceux coiffés d’une mitre, d’un trirègne ou tiare papale. Pour ma part, je suis dans le doute. Je navigue entre deux eaux en humain pélagique*. J’estime ne pas être à la hauteur pour comprendre Dieu, alors je lui laisse la responsabilité du chef. Surtout en matière de croyance, je sais que je ne sais rien. Cela ne me dérange pas car je ne pense pas avoir de comptes à rendre plus tard.
En affichant cette attitude d’ignorance, j’avoue que si Dieu existe, c’est bien son affaire. Pour moi, le mystère reste entier.
*Pélagique, se dit d’un organisme qui nage ou qui flotte.