Aujourd’hui, j’avais envie de m’amuser différemment des autres jours. J’ai un peu tout mélangé pour faire le fou…
Je ne suis pas étonné de constater les effets pervers produits par la vulgarisation de la science.
Vouloir tout expliquer en simplifiant à l’extrême la connaissance scientifique est-ce vraiment raisonnable ? Distribuer des miettes au plus grand nombre afin qu’il picore, le plus souvent sans rien comprendre à la réalité, n’est pas du meilleur aloi. Il suffit d’écouter les discussions pour se rendre compte que chacun est devenu spécialiste avisé sur un sujet pointu à peine effleuré. Et le plus souvent, celui qui écoute, admiratif devant tant de savoir, avale tout de go, du faux, du fallacieux, des contrevérités. Quand un ignorant se pose en savant devant un autre ignorant, il sème l’ignorance autour de lui. Des graines qui vont germer et propager parmi les plus crédules, des savoirs tordus sans le moindre doute.
Ce doute à la base de toute attitude scientifique est ici balayé. Sans le doute point de science, le « Il n’y a de science que du caché » si cher à Gaston Bachelard en prend une claque. Rendez-vous compte où se nichent les causes des maladies, l’hérédité et toutes les aberrations ou rectitudes… Quelle meilleure planque que l’ADN au doux nom mystérieux d’Acide DésoxyriboNucléique, pour ne citer qu’un exemple ?
Qui n’est médecin de nos jours ?
- Alors ça va mieux ?
- Hou ! Tais-toi, on m’a trouvé une hernie Diatale.
- Quoi ? Diatale ? Ça doit faire mal ça ! Et alors ?
- Alors, faut faire gaffe à ce que je mange, ne pas me coucher trop tôt après le repas, ne pas serrer la ceinture… Basta ! N’en parlons pas. Hou ! Qu’est-ce qu’on a fait à Cristu !
Une hernie hiatale c’est d’une simplicité biblique, plus connue sous sa forme mystérieuse et diabolisée, la Diatale…
- Tiens, j’ai une poule qui boite.
- C’est pas grave, la mienne, je l’ai frictionnée avec de l’arnica pendant dix jours et c’est passé. Radical l’arnica.
Moi, je n’ai rien fait, ne connaissant pas la cause. Au bout d’une semaine, la grise perlée ne boitait plus. Est-ce l’air vif d’Aratasca ? Je l’aurais frictionnée à l’eau de Zilia et le remède « eau de source » prenait réputation aussitôt.
Chacun est devenu terrain d’expérimentation et preuve scientifique du premier coup. Qu’un mal de tête vous passe après une tisane et l’infusion devient le meilleur des traitements pour la migraine. Un mal de tête qui serait passé après s’être gominé les cheveux avant d’aller au bal.
Et les OVNI ? Personne ne relève l’astuce. Croyez-vous aux OVNI ? Moi si ! Puisque cela signifie Objet Volant Non Identifié. Lorsque je vois passer une trace lumineuse dans le ciel, je vois bien un objet volant non identifié, où est le mystère ? Tant que l’objet n’est pas identifié, je suis bien dans le cadre OVNI. Pas besoin d’y croire, je le sais.
Et que dire de ce jardinier patenté qui affirme que le meilleur traitement pour les pucerons est la bouillie bordelaise. Un fongicide* sans doute devenu insecticide en tuant par asphyxie ou par noyade, c’est possible aussi.
Avec l’information florissante qui bombarde tous azimuts plus personne ne doute de rien. Chacun pense et suit tout ce qu’il entend…
J’ai bien aimé ce matin dans Facebook : « Le comble du snobisme c’est de parler de Mozart sans jamais avoir vu un seul de ses tableaux »
Je laisserai le dernier mot Zia Maria :
– Alora ô Zi, ils sont arrivés les petits du continent ?
– Ouini ! Ils sont arrivéni sta mani ! Ils sont descendus à Archigna et m’ont dit qu’ils ont vu un renardeau. Ha hou ! Non ! Ô beddi zité, y en a pas de renardeaux en Corse.
– Si si Minna, on l’a vu !
– Parce qu’ils viennent de Paris, ils ont tout vu ! Ils connaissent tuttu ! Hou ! N’ha vistu monda tu, vulpi d’acqua ?