Le capuchon de moine vieillissant n’a plus toute sa tête et dialogue avec une plume. (Cliquer sur les photos)
AGORA VOX, ça pèse trop lourd et c’est trop sérieux pour moi.
En matière de politique, je suis un poids plume comme le plus grand nombre d’entre nous. Il me semble comprendre que nous sommes perpétuellement roulés dans la farine, un coup roulé à droite, un coup à gauche… nous en sortons toujours la gueule enfarinée. Toujours persuadés que ça ira mieux demain, que c’est juste une étape à passer, qui n’en finit pas de passer.
Hollande nous promettait une présidence normale, Ségolène Royal nous prévenait : « Vous avez vu François faire quelque chose en trente ans ?». On pensait à une réaction de femme bafouée, aujourd’hui les choses ont bien changé, elle a tout oublié, lui aussi ou du moins font-ils mine de ne plus y penser. Leur faculté d’évacuation est grande ce n’est pas donné à tout le monde… Quoique, si nous étions dans le même bain, peut-être ferions-nous pareil, il n’y a que l’usage qui forge…
Sommes-nous condamnés à l’éternel recommencement comme le chantait Léo Ferré : « Ils ont voté… et puis après ? »
Le dernier remaniement ministériel en date, ne semble pas avoir changé grand chose à la démarche habituelle. Certains le qualifient de cosmétique. Je n’y comprends rien puisque plume légère vole au vent mais je sais lire les commentaires et cela m’étonne toujours d’apprendre certaines choses.
Vincent Placé a toujours crié par-dessus les toits qu’il entrerait volontiers au gouvernement. Voilà, il est servi et sa constance est récompensée bien que Manuel Valls déclarait, il n’y a pas si longtemps : « Pensez-vous vraiment que nommer Jean Vincent Placé puisse changer quelque chose à la situation du pays ? » Il ne sera pas le seul à faire de la figuration, mais pour la postérité c’est toujours agréable de poser son postérieur dans un ministère fusse pour la forme. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Voilà la phrase bouée de secours inventée pour sauver les gens de la noyade. Valls pourra nous la rappeler en temps utile.
Pour évacuer ses paroles malheureuses d’un jour, Valls s’explique en parlant des verts au gouvernement, trois verts bios d’un coup : « Ce n’est ni un débauchage, ni un accord d’appareil, c’est autre chose. » Ils ont l’aplomb facile tout de même ! Allez savoir ce que signifie cette autre chose.
D’aucuns pensent que Valls est cerné, que François Hollande lui a planté quelques garde-fous pour le freiner dans ses ambitions, il se dit que ce serait la guerre larvée entre eux. Si nous sommes au courant, le premier ministre est sans doute au parfum aussi, bien avant nous, comment fait-il pour supporter tout cela ? Se préoccupent-ils tous, plus de leur sort que de celui du pays ? Un député de gauche, si je ne m’abuse, avançait : « Sur la forme, Valls conserve sa marque, mais sur le fond, il est bordé par Hollande.» La comédie se joue sous nos yeux sans vergogne, à gauche comme à droite et ailleurs.
Je ne vous ai rien appris que vous ne sachiez déjà. Pour me faire pardonner, je vous annonce que vous avez gagné quelques images pour avoir été sages. Nous avons passé deux ou trois minutes ensemble, j’espère que cela s’est bien passé pour vous.
Vous savez, pour rien au monde, je n’aurais mis les pieds en politique, à la longue ça vous pollue un personnage, on finit toujours par se croire indispensable. Alors que faut-il faire ? Rien du tout, gardez votre sang froid et continuez à écouter le joli mot qui vous rend si fier de compter pour des clopinettes les jours de scrutin : « A voté ! »
En entendant ce mot doux, certains, émus, tapotent la bouche de l’urne pour qu’elle fasse des petits. Un encouragement qui leur vaudra bien des déceptions plus tard…
Quel bonheur de filer son chemin sans fanfreluches, sans breloques, sans compliments mais rempli de la confiance des autres. Partir le cœur léger et l’esprit lucide vous garantit le paradis ici-bas. A Paci e a Saluta comme on dit chez nous, c’est déjà ça de gagné.
Que ceux qui préféraient mes textes dans les cimetières, dans les nuages ou les étoiles se rassurent, je ne vais sans doute pas tarder à y retourner. Si l’inspiration me revient…
Les fraisiers font leur carnaval et sortent leurs belles couleurs… Même en hiver, le bonheur est dans le jardin