Tout au long de sa vie et tant qu’il a pu, Noël accompagnait chaque lévianais décédé jusqu’à sa dernière demeure. Perpétuel porteur de cercueils, il ne manquait aucun rendez-vous final lorsque les pompes funèbres se composaient de villageois.
Travailleur inlassable, dur au labeur, notre ami était toujours souriant, paraissait heureux malgré la pénibilité de sa tâche. C’était un roc, un infatigable, je l’ai remarqué à plusieurs reprises.
Je me souviens :
« Au sortir de l’adolescence, mon frère travaillait un peu avec lui lors des transports de pierres de taille, pour décharger le camion. C’était du pierre par pierre et il fallait suivre le rythme car l’homme était toujours très motivé à la tâche… Il ne se rendait pas compte de la difficulté à suivre sa cadence et lorsqu’il voyait fléchir, riait. Sylvain me disait : Le soir je dors comme un bébé. » Extrait d’un autre texte.
J’ai pu mesurer aussi, lorsqu’il me livrait des matériaux, la dureté de son travail.
Frais comme un gardon, léger comme une ballerine, il m’encourageait, je titubais sous la lourde charge, il riait encore . Décharger le camion avec lui, ce n’était pas une sinécure, on comprenait ce que labeur de terrassier, de manœuvre ou de déménageur, veut dire.
Chaque fois que j’avais besoin de tuf pour consolider mon chemin, il arrivait avec la benne chargée « di tuvu masciu » disait-il (tuf mâle, plus grossier, dénommé ainsi parce que mieux adapté à cet effet) en quelques minutes tout était étalé, il ne rechignait jamais à donner un coup de main pour que tout soit terminé avant son départ.
Sa retraite, bien méritée, a laissé un sacré vide, trouver quelques gravas pour consolider le chemin est devenu ruée vers l’or.
On l’appelait, il était là… désormais on appelle dans le vide.
J’entends encore sa voix pleine d’optimisme, son sourire communicatif, avec lui, on pouvait s’engager au front…
Noël était un monument de bonté et de gentillesse.
Qu’il repose en paix.
Triste nouvelle villageoise. Repose en paix, Noel. Un grand travailleur, toujours souriant , brave et fraternel. Toutes mes condoléances à sa famille.
Noël… a quelques jours de ta fête tu rejoins le repos de nos anciens. Toutes nos sincères condoléances à Marthe, Séraphin, Jean-Luc et Alicia, ainsi que tous les membres de cette famille généreuse et aimable de notre village. Nous passerons toujours devant la station avec ses pensées émues.