Parini foli. 2

Les anecdotes scolaires des années 50 sont très prisées par toute une génération qui s’en va.
Des souvenirs de classe, du temps où on nous interdisait de parler corse dans l’enceinte de l’école pendant que les maîtres s’en donnaient à cœur joie pour nous chahuter en langage nustrale très imagé, haut en couleurs.

En voici un petit aperçu.

1 – Nous étions en 6e en période d’Egypte ancienne. Le sujet était :
« Racontez la cérémonie des offrandes »
Nous n’étions pas des foudres de guerre ni férus de pyramides comme de pharaons. On comprenait comme on pouvait les leçons apprises dans des mauvaises conditions, à la lumière des bougies ou d’un morceau de bois gras qui enfumait la maison, les jours de panne électrique, On survolait, les yeux rougis, fatigués et ce qu’il en restait était un bien mince savoir.
En rendant les copies, souvent, lecture nous était faite des plus croustillantes sorties.
L’un d’entre nous qui arrivait à l’école à vélo, venant d’un hameau voisin avait pondu son savoir tel qu’il l’avait compris :

« Quand le mort est mort, on lui ouvre le ventre et on lui met des friandises dedans pour qu’il les mange. »
Ainsi résumait-il la cérémonie des offrandes.
Le prof :
– Alora u tichjaiani à bonbò e à ciculata ! Era viu o era mortu ?
(Alors, ils le gavaient de bonbons et de chocolat ! Il était vivant ou mort ?)
Et tout le monde riait, nous en rions encore en perpétuant ces moments de notre enfance, point de traumatisme, nous forgions notre humour à cette enseigne.

2- Dans les années quarante, un élève était au tableau pour effectuer une addition de nombres décimaux. Il savait qu’à un moment donné, il fallait abaisser la virgule, mais n’était sûr de rien. Mi français mi corse, il disait « abassà = abaisser ou j’abasse pour j’abaisse »

Il commence son opération du bon côté. parvenu à la virgule, il hésite, se tourne vers les copains et l’un d’eux lui fait signe avec le doigt d’abaisser la virgule.
– J’abasse la virgule ! dit-il.
Se retourne une nouvelle fois, un autre élève lui fait signe de ne pas l’abaisser. Il volte vers le tableau, hésite encore et fait mine de l’effacer.
Le maître en agitant sa férule sous le nez :
– Alors, qu’est-ce que tu fais, tu l’abasses ou tu l’abasses pas ?
– Et puis je l’abasse pas ! et l’efface.
– Va e posa o asinò !
Scène cocasse, les élèves en étaient friands tout en redoutant le moment de « chacun son tour ».

3- L’histoire de la balançoire est quasiment mondialement connue en Alta Rocca.
« Mondialement connu (e) en Alta Rocca » était une boutade très à la mode en ces année-là.
Cette anecdote a subi de nombreuses distorsions, chacun croyant la raconter mieux que les autres et dans sa stricte authenticité. On l’a assaisonnée à toutes les sauces.
Ce dont je me souviens c’est que l’exercice d’expression écrite faisait suite à une leçon sur le passé simple, le sujet était le suivant :
« Racontez un jeu avec un ami, une sœur ou un frère. »
La consigne orale étant d’utiliser le passé simple afin de s’exercer à son usage.
« Je joua avec ma petite sœur à la balançoire. Je la poussa, la poussa, la poussa et la poussa, à la fin la corde craqua. »
-Anc’assa chi a corda hè strappata sinò c’eramu fin’à dumani !
(Heureusement que la corde à craqué sinon nous y étions jusqu’à demain)

A suivre, peut-être.

Image en titre, c’était le moment des anecdotes après la pétanque.

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