Repose en paix.

« Charité bien ordonnée commence par soi-même »


Ce fut l’hécatombe dans la région et mon blog semble devenu un site nécrologique.

Qui va relater mon départ vers l’au-delà ?
Ne serait-il pas plus charitable de le faire moi-même ?

Simon était un petit garçon sage abreuvé à l’eau de Funtanedda et de Piazza di coddu.
Nourri au bio du jardin familial, fruits et légumes, de produits d’élevages modestes, poules, chèvres, cochons en petit nombre suffisant pour sustenter une famille.
Pas grand chose mais grand amour familial et parcours très riche, rebondissant de surprise en surprise comme s’il avait vécu mille vies.

Il était coutumier de toutes les messes.
De la matinale, au risque d’arriver en retard à l’école, à la dominicale qui appelait les fidèles à grande volée de cloches joyeuses.
Largement mécanisé au claquoir, spécialisé dans le port des burettes contenant le vin de messe, rompu à la frénésie du carillon, à l’usage de l’étouffoir à cierges, au remplissage de l’encensoir qui enfume l’église… il connaissait son métier d’enfant de cœur sur le bout des doigts.
Elevé dans l’ombre de Dieu, il s’en écarta petit à petit pour plonger dans l’agnosticisme, grâce au divin, disait-il.

Certes, la croyance a ses raison que la raison ignore, il a préféré jouer avec le savoir.
Un savoir limité mais suffisant pour sa conscience.
Il a toujours pensé qu’au lieu de filer à travers ciel, il finirait dans l’insondable néant de l’immense univers.
Un temps, le souvenir des proches évoquera sa mémoire et puis sombrera dans l’oubli.

Cher Simon, quand le temps sera venu, repose en paix.
C’est ainsi que les hommes disent comme si l’absence sur terre était une longue sieste reposante qui se régénère dans un ailleurs inconnu.

Sait-on jamais ?
Tu nous diras, si tu trouves une ouverture, même si personne n’a pipé mot après son départ.
Nous te faisons confiance.

Que se cache-t-il derrière le mystère ?
Je cherche encore si l’œuf a fait la poule ou si la poule sans le coq finirait par inventer l’œuf fécond…
En vrai, je ne cherche rien, je m’amuse et attends patiemment le sort coutumier qui nous guette tous.
J’ignorais qu’en signant mon acte de naissance, un employé de mairie entérinait un acte de mort.
Pauvre innocent joyeux qui se réjouissait de ma venue à la vie et faisait risette à mon père qui déclarait mon arrivée sur cette terre… Rien à en pleurer tout n’est que risette joyeuse.

Et toujours à l’affût…

PS : Vous remarquerez que j’ai choisi ma photo de centenaire bien mûr, cela me laisse encore un bon bout de temps.
J’espère ! 😉

8 Comments

  1. Tu à bien de prédire les années
    Restantes avec la photo🧙‍♂️.Mais pour tout tes amis tu restera le Simonu que je connais et qui ne change pas.

  2. On y va tous, mais on prend tout notre temps ! tout le reste n’est que métaphysique ! le Simonù d’avant, que je n’ai pas connu, est le même que le Simonù de maintenant, seules les rides attestent de l’évolution dans le temps 🙂

    1. Des rides truquées, quelqu’un m’avait vieilli pour me surprendre.
      J’ai profité de cette photo pour écrire ces mots.
      Merci Gibu de continuer à commenter mes élucubrations sans vous lasser.
      Que la nécessité vous conduise loin 🙂

  3. Bonsoir Simonu ,
    Avec finesse les mots glissent sur la vie d’un brave centenaire 🙂 .
    Encore de belles années plume en main .
    A prestu .

    1. 🙂
      Merci Passasaccu, j’espère.
      Tout est déjà ficelé, le boléro de Ravel, deux chants dont un de mon cru et au frais…
      A prestu.

  4. Il y a une trentaine d’années, tous les ans je faisais le vaccin contre la grippe àZia Ninnina et à son frère Zi’ Ghjaseppu di u Mattonu (Andreani), à Ghjavinu,juste en dessous de l’Ospedale; ils avaient plus de 90ans et tous deux ont vécu jusqu’à 105ans (peut-être « mon » vaccin y a-t il participé?) Et tous les ans Zi’Ghaseppu se frappait la poitrine du poing en disant: « Qui ci hè a tama scupina! » … Et il me demandait: « Quantu t’avia babbitu quand’iddu hè mortu? -Quarant’anni » Il restait un moment pensif, puis il disait, en levant le poing comme pour menacer le ciel: « Ah, u signori hè inghjustu! Pidda i ghjovani e lascia i vechji! ». O Simo, ti salutu di campà quant’e a iddi.

    1. Sogu un chjachjaronu.
      Certi mi capiscini, certi no.
      Ti ringrazziu pà sà longa campazzioni ma mi pari d’essa menu « lungaricciu » 😉 (parola invintata chi mi veni cussi)
      Mi faci piaceri di leghja i vosci « commentaires ».
      Ti salutu dino, e, ùn si sà mai, à un di si ghjorna ! 🙂

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