Même fatigué d’avoir travaillé au jardin, je dois assurer la balade quotidienne.
C’est devenu un besoin, une addiction, combien de temps encore ?
Je n’en sais rien, alors, j’y vais, au diable la fatigue et la saturation de marche !
Aujourd’hui, les découvertes furent maigres.
Je croyais traverser un hameau nouveau, je n’ai vu que deux maisons perdues dans l’oubli.
J’ai fait mon possible pour trouver un angle, un petit coin à photographier. Pas le choix.
J’ai compensé par l’imaginaire. J’ai interrogé l’absence humaine, elle m’a répondu vaguement.
J’imaginais des âmes, des vies, naguère et jadis ici.
Ces habitants ne craignaient pas de traîner leurs vieux os si loin de la civilisation. Il fallait avoir l’espoir du vivre bien accroché, et l’optimisme vissé aux chevilles pour soutenir tout le corps et ses envies.
Peut-être, pensait-on que le vivre est Destinée entre les mains d’un divin qui gère un passage ici-bas ?
A quoi bon s’émouvoir, geindre et se plaindre de sa condition ?
Le suprême créateur est de confiance, la croyance, bien plus que l’espoir, aide à vivre et à aimer sa vie. Après tout, n’est-ce pas un fabuleux cadeau, on n’en demande pas plus…
Avoir connu le souffle vital est une belle chance.
Ils étaient là, éloignés du monde, le ruisseau tout proche et le jardin fécond.
Belles âmes qui avez vécu ici, avez-vous aimé la vie ?