En regardant le ciel… paroles.

Certains vont penser : « Voilà, il recommence, c’est toujours la même chose… » Je suis un inconditionnel de la tautologie, c’est toujours pareil, un éternel recommencement. On se lève, on se couche, on mange… la nuit puis le jour. Je n’ai tout de même pas inventé le répétitif. On nait, on ne sait pas, puis on attend la fin en faisant semblant de ne pas savoir.
Alors, je passe mon temps à regarder le ciel. Lui aussi se répète. Nuages pas de nuages tout se résume à ça. Après, la pluie, la neige, la grêle ne sont que conséquences.
Mais au-delà du ciel bleu ou gris nuageux, je ne vois rien d’autre. Alors j’imagine et j’espère. N’allez pas croire qu’un agnostique est un être hésitant. C’est quelqu’un qui pense beaucoup sans jamais trouver de réponse. Pourtant ce n’est pas l’envie qui lui manque de savoir. C’est trop compliqué le savoir en matière divine. On n’y accède jamais. Pour y remédier, on a inventé le croire… le tour est joué. Joué, c’est beaucoup dire, on se soulage mais rien n’est plus clair qu’avant. On s’en contente parce qu’on est délivré d’un poids. Il y a ceux qui prient pour tirer un bénéfice. Ce n’est pas sérieux. Un Dieu serait assez grand pour reconnaître les siens. Ah, les siens ? Et les autres, s’ils n’ont pu s’y faire, quelle faute ont-ils commise ?
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Paréidolie : Masque de diable ou colère divine ?
(Cliquer sur la photo et cherchez. Si vous ne trouvez pas, plissez les paupières…)
L’idée de Dieu est la meilleure idée pour faire tourner en rond. La terre est ronde, les astres paraissent ronds… ça roule. Je n’ai rien contre les gens qui roulent, c’est leur droit le plus absolu de se déplacer en patinette ou en trottinette. Pourvu que ça transporte. Quant à savoir où, ce n’est jamais pour tout de suite, toujours pour plus tard. Un après qui n’est pas de ce monde. Quel dommage !
L’homme est un formidable inventeur et sa plus belle trouvaille est Dieu. Toujours insaisissable, toujours invisible, toujours muet et qui pourtant possède le don d’ubiquité. Il est dans chaque chose, chaque geste, il suffit d’être « aware » comme disait Jean Claude Van Damme. Si vous êtes ouvert, un rien vous pénètre et vous voilà habité. L’homme se fait marionnettiste mettant son Dieu en scène. Quelle chance ! Je suis ouvert, me semble-t-il, mais rien pour l’instant, rien.
Je suis rien, en effet, il n’y a pas à s’appesantir sur mon cas. Il ne me verra même pas passer, les choses sont déjà classées pour l’au-delà, depuis la nuit des temps, depuis le premier souffle de vie sur terre. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement s’il contient tout ? Qu’il ait cette fâcheuse habitude terriblement humaine de s’introduire dans l’intimité de chacun pour savoir ce qu’il pense, quelle détestable initiative. Qui l’a affublé de cette vilaine chose ? Ce que je raconte là est tout aussi absurde que si je disais le contraire.
Alors je laisse Jean D’Ormesson également agnostique, résumer ainsi : « Je crois que Dieu existe mais il ne faut pas compter sur lui. » Puis vous adresse un sourire malicieux…
Notre vie nous appartient, l’après sera une autre affaire qui ne nous regarde pas. Pas encore. J’ai bien compris que je n’en sais rien… Mais rien du tout. Alors je lance paroles en l’air, très haut jusqu’au ciel… juste de quoi effrayer le geai gourmand qui saccage mon poirier. Maigre pouvoir… Je suis le diable pour les prédateurs de poires mais Dieu me comprendra.
Il me suffit de penser qu’il me fera une petite place quelque part dans son domaine. Alors, je peux poursuivre mes gambades… Tranquille, car lui aussi ne peut être que… Tranquille.
DSC_4540Poisson vorace qui gobe tout sur son passage, alors ?

1 Comments

  1. Bonjour, Simon,
    …jamais tout à fait le même, jamais tout à fait un autre,
    …mais chercheur des merveilleuses, malicieuses, dérisoires …et multiples nuances qui interrogent la continuelle vivance des choses de la vie..
    Merci!

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