C’était il y a dix ans, exactement.
Un peu plus, puisque c’était au printemps.
La gesse commune, pois de senteur ou pois carré pour le profane, était très courtisée par le citron*.
J’étais à l’affût pour en exprimer tout le jus photographique.
Ah la la ! C’était la fête au nectar, siphon rentré, siphon sorti pour n’en perdre ni miette ni goutte.
J’avais l’impression de l’entendre rire, aller et venir, tourbillonner, cabrioler puis tenter le saut périlleux, le fameux salto arrière, tant la prise pollinique était enivrante et capiteuse.
C’était la joie dans les herbes folles, tout en goguette aussi,, les bourdons jouaient musique froufroutante et bourdonnante.
Ils me frôlaient, m’ignoraient, plongeaient lourdement au cœur des fleurs à la corolle d’un rose bonbon soutenu.
Si je reviens sur ces images, c’est que depuis lors, je n’ai plus assisté à un tel festival du pollen.
Le papillon presque invisible, rares lépidoptères firent l’hélicoptère dans la flore printanière.
Est-ce morosité généralisée qui s’est installée dans le monde de la petite faune de nos contrées, comme dans notre société ?
Allez savoir !
Je n’ose me prononcer pour ne point sombrer en égocentrisme avancé…
*Le citron parfois dit citron de Provence est un papillon totalement jaune.